c'était sans doute la première fois de ta vie que tu te sentais autant peu en sécurité. l'annonce de la mort d'adàn t'avait détruite. parce que tu l'aimais, réellement. que votre histoire était compliquée et que tu n'avais pas eu l'occasion de lui dire tout ce que tu aurais aimé. tu t'en voulais d'avoir douté de lui lors de votre dernière discussion, tu t'en voulais que celle-ci soit la dernière que vous ayez jamais eu ensemble. t'aurais voulu lui dire tellement d'autres choses et lui poser tant de questions. parce que tu ne comprenais pas tout, encore.. des questions qui restent sans réponses, notamment sur ce meurtre pour lequel tu étais sa complice. une information qui était restée secrète jusqu'à présent. une information qu'adàn avait gardé pour lui, faisant de la prison seul. jusqu'à présent, tu pensais peut-être avoir une chance de t'en sortir. une chance d'emporter ce secret dans ta tombe. mais adàn était mort. adàn avait été assassiné par l'entourage de cet homme que vous aviez tué ensemble. alors tu ne comprenais pas tout à l'histoire qui tournait autour de ce meurtre. mais une chose était certaine, tu risquais gros à présent. parce que si ces personnes parvenaient à remonter jusqu'à toi.. alors tu risquais bien de subir le même sort que ce regretté adàn. t'avais réfléchis depuis l'annonce de sa mort. plusieurs jours il t'avait fallu avant de finalement faire le pas et débarquer au commissariat de trois-rivières pour voir une personne en particulier. le seul flic à qui tu pourrais oser tout avouer et espérer obtenir de l'aide. les autres te dénonceront sans doute et tu finirais derrière les barreaux. dans un sens peut-être qu'au moins là-bas, tu serais vraiment en sécurité ? tu pousses les portes du commissariat et tu demandes ali farbes à la réception. on te demande de patienter. ali était le frère d'adàn. ali te connaît, sans vraiment trop de connaître non plus. il sait ce que tu représentais pour son frère sans doute. tu patientes à présent, tu espères qu'il ne tardera pas trop.

la mort d'adàn ne rend pas ton quotidien à trois-rivières plus faciles, ça non ! entre ta propre histoire et celle qui entoure ta famille, tu t'perds un peu dans tout ce qu'il t'arrive. t'aimerais pouvoir sauver tout le monde, bien sûr. mais t'en es fichtrement incapable. ce matin, au job, tu tapes des rapports sans vraiment y penser. mécaniquement, t'as même demandé à lana de ne pas te parler pour ne surtout pas te déranger. tu détestes cette partie d'ton job, jusqu'à ce qu'on vienne t'annoncer la venue d'une femme déboussolée à la réception et qui demande après toi. tu te lèves de ton siège, tu regardes ta coéquipière. (j'en ai pas pour long. après, on prend la voiture et on bouge, j'en ai marre d'être assis.) tu lui lances, un rapide sourire aux coins des lèvres. t'es pas proche d'elle, tu l'seras, avec le temps, mais pas pour l'heure. elle est trop fraîche, trop nouvelle. et tu te méfies, par nature. tu soupires, enfiles ta veste de fonction et rejoins la réception.
pause !
quand tu la reconnais, quand tu comprends, quand tu réalises. soane. tu t'le dis pour toi, plus que pour les autres. à peine un murmure. t'étais pas prêt, pas encore. adàn t'avait brièvement parlé de leur histoire, t'avait lancé son nom un peu comme ça, sans trop y penser. il te l'avait rapidement présentée, un soir, mais tu n'avais pas approfondi la chose. tu souris, malgré tout. tu t'avances, tends la main. (soane.) tu lui dis, attendant qu'elle te tende aussi la main. rester formelle, substantiel pour ne surtout pas élever les soupçons. tu souris, tu ajoutes (qu'est-ce que tu fais ici ?) tu l'avais aperçue, à la réception qu'avait donné sa soeur pour l'enterrement d'adàn. tu n'avais pas trop parlé avec elle. tu t'doutais bien que ceci n'était pas une visite de courtoisie, pourtant.

peut-être que tu te jetais tout droit dans la gueule du lion, soane. peut-être que c'était là la pire idée que tu avais eue ces derniers jours. et en même temps, t'avais l'espoir qu'ali te protégerait. parce qu'il était le frère d'adàn après tout. il était donc sans doute prêt à te protéger de cette histoire. ce meurtre. adàn a fait de la prison pour ça, il a payé sa dette. mais il semblerait que l'entourage de la personne assassinée ne pensait pas qu'il avait assez souffert. tu le sais, t'en es persuadée que c'est eux qui sont venus le chercher. et tu te doutes qu'ali doit le savoir lui aussi de son côté. alors il te protégera hein ? tu attends dans le hall qu'on aille le chercher. tu sais qu'il va être étonné de te voir. t'es pas aussi resplendissante que d'habitude. forcément, l'homme que tu aimais est décédé. c'est pas le genre de choses qui te permettent de garder le sourire, bien au contraire. il te voit et il t'observe. étonné, peut-être. curieux de savoir ce que tu fais ici, ça ne fait pas le moindre doute. soane. il tend sa main et tu tends la tienne pour la serrer fermement. t'as la main qui tremble pourtant, il doit bien le remarquer. tu la retires rapidement et tu forces un sourire. ali. tu réponds simplement avant que lui n'ajoute, qu'est-ce que tu fais ici ? tu glisses doucement tes mains dans tes poches pour masquer les tremblements. la peur, l'insécurité que tu ressens. j'ai besoin de te parler, en privé. tu murmures les dernières paroles. ça doit rester entre vous deux. et c'est très important pour toi. tu plonges d'ailleurs ton regard dans le sien, en espérant qu'il voie au fond de ton regard à quel point cette visite n'est pas à prendre à la légère.

tu ne t'es pas proposé sur l'enquête qui avait eu lieu autour d'adàn. sans en dire plus à tes supérieurs, tu avais refusé d'être affecté à cette histoire sachant que tu avais déjà suffisamment à faire avec la mort d'inès poirier. et puis, adàn était de ta famille - même si tout le monde l'ignore ici - tu n'pouvais donc décemment être objectif sur le cas. c'était pour le mieux, tu l'savais. mais quand soane se pointe, tu réalises brusquement que tout est lié, que rien n'est dû au hasard. elle ne vient pas prendre de tes nouvelles, pas au poste. elle sait, comme nina d'ailleurs, que tu n'as jamais parlé de tes liens avec adàn à tes collègues. tu es resté très évasif quand il a fallu expliquer ta présence à la cérémonie mais tu n'avais semé derrière toi aucun indices qui pouvaient te relier à la famille cortès. (ali.) tu bosses depuis trop longtemps dans la police pour comprendre les mots sans qu'ils ne soient prononcés. pour lire sur les visages, pour comprendre les gestes. et puis, soane est bien différente de celle que tu avais rencontrée, la dernière fois. plus amaigrie, plus terne, plus triste aussi. ça n'a rien d'étonnant, pendant un deuil. mais sa présence ici te laisse penser que la raison de cette apparence inquiétante est toute autre. (j'ai besoin de te parler, en privé.) le murmure n'annonce rien de bon, tu grimaces. tu voudrais bien l'emmener en salle d'interrogatoire mais tu n'es pas affecté à cette affaire, encore une fois. alors tu glisses ta main derrière son dos, tu l'entraines jusqu'à l'entrée du commissariat en glissant au passage à la réceptionniste (je reviens tout de suite.) comme si ça pouvait tout justifier. à l'extérieur, tu l'entraînes dans un dégagement, juste à droite. une ruelle sombre, même en pleine journée, dans laquelle se trouve les bennes du commissariat. (j'peux pas te recevoir au job, tu l'sais. j'suis pas affecté à l'affaire d'adàn et j'tiens pas à leur expliquer pourquoi j'ai refusé l'cas qui pourrait me hisser au poste de lieutenant.) tu regardes autour de vous, tu glisses ensuite tes yeux dans les siens. (qu'est-ce qu'il se passe ?)

ali était le seul qui pourrait faire quelque chose pour toi, n'est-ce pas ? le seul qui pourrait trouver une solution à toute l'inquiétude que tu ressens depuis la mort d'adàn. tu sais bien que ce n'était pas lui qui bossait sur le meurtre du jeune homme. mais il restait son frère et il était bien le seul à qui tu pourrais avouer que tu étais toi aussi présente le jour où adàn avait tué ce type. alors tu lui fais rapidement comprendre que tu as besoin de lui parler en privé, à l'abri du regard et des oreilles de ses collègues. personne ne pouvait savoir. personne ne devait entendre. il pose sa main dans ton dos et commence à t'entraîner vers l'extérieur. il se tourne vers la réceptionniste en disant, je reviens tout de suite. puis, vous sortez tous les deux. tu ne dis rien tu te laisses guider jusque dans une ruelle sombre. tout à côté du commissariat. j'peux pas te recevoir au job, tu l'sais. j'suis pas affecté à l'affaire d'adàn et j'tiens pas à leur expliquer pourquoi j'ai refusé l'cas qui pourrait me hisser au poste de lieutenant. tu hoches la tête, doucement. ce n'était pas du tout dans ton intention de le mettre dans une posture délicate dans tout ça. bien au contraire. qu'est-ce qu'il se passe ? il te demande ensuite et tu regardes autour de toi, tu commences à jouer avec tes mains. le stress qui t'empares. comment est-ce que t'es censée lui dire ça ? j'ai peur ali.. est-ce qu'ils ont une piste sur les mecs qui ont fait ça à adàn ? c'était bien la seule chose qui pourrait te rassurer. apprendre qu'ils se sont faits prendre. ils vont s'en prendre à moi ali. tu souffles doucement. et tu te doutes que ça va lui sembler totalement stupide de penser ça. mais toi, tu sais pourquoi tu dis ça.

ça présence t'inquiète, c'est vrai.
t'as l'sentiment qu'la vérité t'balaie,
d'un revers de la main,
d'un simple coup d'rein.
tu voudrais ne rien lui dire,
tu voudrais même pas compatir.
mais dans cette ruelle,
tu n'vois qu'elle,
sa peine et sa détresse,
noués autour d'son cou, comme une tresse.
elle panique, tremble, te dit ;
(j'ai peur ali.. est-ce qu'ils ont une piste sur les mecs qui ont fait ça à adàn ?)
par politesse, tu souris.
(j'ai refusé d'être sur l'affaire, ils ignorent tout d'mon lien avec adàn.)
sincère, bref, précis.
tu n'étais pas son ami,
bien plus que ça, liés par le sang,
adàn et toi, deux frères de sang.
(ils vont s'en prendre à moi ali.)
tu retiens ton souffle, surpris.
elle semble angoissée,
complètement dépassée.
tu poses ta main sur son épaule, réconfortant,
t'aimerais pouvoir la rassurer, t'montrer rassurant.
(qui ça.. ils ?)
tu d'mandes, haussant légèrement l'sourcil.

dans une ruelle, à l'abri des oreilles indiscrètes, tu tentais de prendre des informations auprès d'ali. tu te doutais qu'il ne pouvait te dire tout et n'importe quoi. tu te doutais aussi qu'il ne saurait pas forcément tout. ali reste le frère d'adàn et ça ne t'étonnerait pas vraiment qu'il reste en dehors de toute cette affaire. pourtant, tu sais qu'il doit pouvoir obtenir des informations d'une façon ou d'une autre s'il le désire. alors la première question que tu poses porte sur la mort d'adàn. existe-t-il déjà des responsables aux yeux de la police ? tu veux savoir les pistes sur lesquelles ils travaillent.. parce que de ton côté tu restes persuadée que ces personnes te cherchent, toi aussi. que tu pourrais devenir la prochaine sur la liste. j'ai refusé d'être sur l'affaire, ils ignorent tout d'mon lien avec adàn. tu hoches doucement la tête. tu te doutais bien de ça, surtout que leur histoire reste compliquée. la garder secrète semblait sans doute préférable dans toute cette histoire, tout comme le fait qu'ali garde ses distances dans toute cette histoire. oui, je m'en doute.. tu souffles doucement. tes yeux dans les siens. les mains tremblantes, tu joues avec tes doigts. tu ne te sens pas du tout à l'aise. ton regard qui part dans toutes les directions alors que tu te sens constamment observée. comme si quelqu'un allait finir par se jeter sur toi, à tout moment. tu fais part de tes peurs à ali. sans attendre. tu ne pouvais pas tourner autour du pot bien longtemps de toute façon. surtout que tu te sentais de plus en plus effrayée face à cette histoire. tu ne parvenais pas à fermer l'oeil de la nuit et tu te sentirais sans doute un peu plus rassurée si tu savais qu'ali jettait un oeil sur toute cette affaire et sur toi. qui ça.. ils ? tu ravales doucement ta salive tout en continuant de regarder ali. tu poses une main sur ton front, l'autre sur ta hanche. tu n'arrives pas à respirer. à réfléchir. tu prends une profonde inspiration avant de relever ton regard vers ali. les assassins d'adàn.. je pense qu'un lien existe avec ce meurtre de l'époque et celui d'adàn... je.. je me trouvais avec lui, ali. à ses côtés au moment où.. tu n'arrives pas à finir ta phrase. tu reprends une longue inspiration, alors que tu te sens complètement désemparée par la situation. si mes doutes s'avèrent exacts, ils vont me chercher, moi aussi.. ils vont vouloir ma peau. tu ne sais même pas si ali te comrpend à ce stade. tu fais des phrases que tu ne termines même pas. tu regardes un peu partout et tu te perds à moitié dans tes explications. tu le regardes, une main posée sur ta poitrine à présent, tes yeux dans les siens. tu ne te sens pas bien, tu te sens en danger, constamment. et tu veux qu'ali te vienne en aide.

tu t'doutes bien que si elle vient te voir, ce n'est pas juste par curiosité. et puis, il y a des tics dans son comportement qui ne trompent personne, à commencer par toi. pas besoin de la voir transpirer pour savoir qu'elle est inquiète, qu'elle s'fait du mouron et qu'elle angoisse très légèrement. pourquoi ? t'en sais rien, tu connais pas bien son lien avec adàn. après tout, tu n'avais pas eu vraiment le temps d'apprendre à le connaître, lui aussi. t'aurais voulu.. mais il t'a été arraché si violemment. bien sûr, tu l'entraînes dehors, tu n'veux pas qu'on te surprenne à parler de lui. personne ne connait votre lien et tu préfères que ça reste secret, pour l'instant. t'avais même pas assisté à ses funérailles, enfin, pas de près. t'avais observé la cérémonie caché derrière un arbre, à l'abri des regards indiscrets. quand tu t'expliques à soane, elle acquiesce d'un signe de tête en disant (oui, je m'en doute..) mais son regard est fuyard, ses mains tremblent légèrement. et brusquement, elle fait mention d'un ils dont tu n'as pas connaissance. par choix, ou par pudeur, t'as préféré ne pas te pencher sur le dossier, même en secret. mais désormais, t'as cette curiosité qui te ronge, qui te bouffe les tripes. un vieux réflexe de flic, n'est-ce pas ? tu la regardes, sans comprendre, sans savoir. t'as l'sentiment que les enjeux, brusquement, sont bien plus importants qu'elle ne veut laisser croire. tu voudrais qu'elle parle, vite et bien, mais tu laisses faire les choses. t'es bien conscient de ce qu'elle subit, malgré toi. (les assassins d'adàn.. je pense qu'un lien existe avec ce meurtre de l'époque et celui d'adàn... je.. je me trouvais avec lui, ali. à ses côtés au moment où..) tu t'attendais à beaucoup d'choses, mais pas à ça. une nouvelle qui t'fait l'effet d'une bombe. tu restes interdit, un instant d'trop. elle en profite pour poursuivre (si mes doutes s'avèrent exacts, ils vont me chercher, moi aussi.. ils vont vouloir ma peau.) le crime dont elle parle, tu n'y connais pas grand chose. t'avais entendu parlé de cette affaire à l'époque où tu cherchais ta famille. t'avais cru entendre pourtant qu'il s'agissait de légitime défense. alors pourquoi n'en parle-t-elle pas à tes collègues ? (pourquoi tu n'dis rien à la police, soane ?) tu lui demandes, de but en blanc. s'ils sont vraiment si dangereux, elle devrait pouvoir bénéficier d'une protection rapprochée.

c'était difficile pour toi de parler de tout ça avec ali. ce n'était pas rassurant, la situation que tu vivais en ce moment. mais tu ne pouvais certainement pas resté sans rien dire. il fallait que tu te confies à quelqu'un sur la question. ali semblait la personne idéal. non seulement parce qu'il avait un lien avec adàn, mais aussi parce qu'il faisait partie de la police et qu'il pourrait donc sans doute t'apporter quelques bons conseils sur la situation que tu vivais en ce moment. ton regard dans le sien, tu te décidais à raconter ton histoire. tu ne donnais que peu de détails sur tout ça pour le moment. mais tu allais à l'essentiel. adàn avait certainement tué par des personnes en lien avec le meurtre qu'il a commis. et tu risquais donc toi aussi ta peau. voilà, c'était sorti. et tu ne savais même pas si tu te sentais vraiment soulagée face à tout ça ou non. mais au moins, tu en avais parlé. c'était déjà un pas énorme de ton côté. pourquoi tu n'dis rien à la police, soane ? et tu secoues rapidement la tête de droite à gauche. tu ne pouvais pas, tu ne voulais pas finir en prison. même si c'était sans doute ce que tu méritais après tout ça. mais tu avais vraiment l'espoir de pouvoir éviter tout ça. tu avais pu éviter la prison durant tout ce temps. personne ne sait que je suis complice de ce meurtre, ali. adàn n'a jamais rien dit et il a fait cinq ans de prison pour ça.. je.. je n'ai pas envie de finir derrière les barreaux. tu sais pourtant que tu serais peut-être un peu plus en sécurité dans une prison.. si tu veux pouvoir te protéger pourtant, tu n'auras peut-être pas d'autres choix que de te confier à la police.

la situation pourrait te faire pâlir, t'es pas à l'aise avec ces révélations comme si, brusquement, tu devenais également complice d'un secret trop lourd à porter sur tes épaules. c'est pas l'moment, pas plus pour toi que pour elle. tu comprends ses inquiétudes mais tu refuses de t'en rendre complice pour autant. tu lui demandes alors, de but en blanc, pourquoi elle ne se tourne pas vers tes collègues. en matière de garde rapprochée, vous êtes plutôt calés lorsqu'il le faut. pourquoi moi ? même si t'as toujours été assez proche de soane et si tu as toujours considéré cette dernière comme une amie, tu n'peux t'empêcher d'penser que ce n'est pas l'genre de choses qu'il te faut, aujourd'hui. t'as déjà trop à porter, trop à faire. (personne ne sait que je suis complice de ce meurtre, ali. adàn n'a jamais rien dit et il a fait cinq ans de prison pour ça.. je.. je n'ai pas envie de finir derrière les barreaux.) la voix qui tremble légèrement te fait comprendre qu'elle est sincère.
merde.
tu peux décemment pas ignorer une amie dans le besoin, c'est pas dans ta nature ni dans ta manière de faire ou d'procéder. tu prends sur toi d'lui dire tout d'suite que tu vas l'aider, dans l'espoir qu'elle réalise toute seule que ça n'saurait être la meilleure solution. (qu'est-ce que tu attends de moi, concrètement ?) tu lui demandes, alors, doucement. c'est pas agressif, ni même vindicatif. c'est une manière pour toi d'comprendre, d'gagner un peu d'temps. tu lui rendras l'service qu'elle te demandera, tu l'sais déjà. mais tu veux comprendre ce que tu peux lui apporter que tes collègues ne sauraient faire.

évidemment que tu aurais pu demander à la police de recevoir une certaine protection. tu sais qu'il existe des tas de choses pour ça. le problème c'est que tu n'aurais pas d'autres choix que d'avouer que tu es complice d'un meurtre et que tu finirais automatiquement derrière les barreaux. tu ne voulais pas prendre ce risque. raison pour laquelle tu te tournais aujourd'hui vers ali. seul flic que tu connais et qui est au courant de toute ton histoire. seul flic qui pourrait éventuellement te venir en aide et assurer une certaine sécurité pour toi. tu ne t'attends pas non plus à ce qu'il puisse faire des miracles bien évidemment. tu sais que son champ d'action reste sans doute très limité. mais dans tous les cas, ali pourrait au moins faire quelques recheches sur la mort d'adàn peut-être ou ce genre de petites choses qui pourraient au final être d'une très grande aide. qu'est-ce que tu attends de moi, concrètement ? il te demande et toi tu plonges tes yeux dans les siens pour lui dire, je sais bien que tu ne pourras pas faire des miracles non plus, mais si tu as la moindre information sur la mort d'adàn. d'éventuel responsable que vous auriez pu identifier, ça pourrait m'aider. je ne sais absolument rien de ces personnes malheureusement.. et puis, si je peux compter sur toi si un jour j'ai un souci. que je puisse t'appeler ou je ne sais pas ? dans le fond, tu sais bien que c'est beaucoup lui demander et tu comprendrais qu'il dise non. tu ne veux pas non plus lui imposer trop de choses. mais il fallait bien que tu tentes ta chance. pour essayer de t'entourer des bonnes personnes. pour éviter de te retrouver six pieds sous terre, comme adàn.

le syndrome du héros, c'est une vieille légende pour tout l'monde mais un fait bien réel pour chaque flic, chaque pompier, chaque infirmier.. pour chaque personne ayant, un jour ou l'autre, la vie des autres entre les mains. ce syndrome à la con qui vous pousse, inexorablement, à accepter toutes les missions du monde du moment que ça peut vous aider à sauver une vie.
tu sais que tu vas dire oui, peu importe ce qu'elle te demande. tu sais aussi que tu n'devrais pas mais c'est plus fort que toi. t'as besoin de nourrir ce besoin viscéral d'aider ton prochain. tu n'serais pas flic si c'était pas le cas. cette justice que tu brandis comme un étendard et qui te pousse à agir selon les services qu'on te demande. tu lui poses la question mais t'appréhendes la réponse. tu n'pourras pas faire grand chose, comme si t'avais les pieds et mains liés. après tout, ce secret est dangereux. elle est complice d'un meurtre. en te l'avouant, elle fait de toi son complice également. (je sais bien que tu ne pourras pas faire des miracles non plus, mais si tu as la moindre information sur la mort d'adàn. d'éventuel responsable que vous auriez pu identifier, ça pourrait m'aider. je ne sais absolument rien de ces personnes malheureusement.. et puis, si je peux compter sur toi si un jour j'ai un souci. que je puisse t'appeler ou je ne sais pas ?) la sentence tombe, irrévocablement. tu ravales ta salive, difficilement.
quoi faire ?
tu pourrais dire non, tu pourrais affirmer que c'est trop dangereux pour toi, dire que tu risques ta place mais son regard et votre vieille amitié te pousse à lui répondre (bien sûr soane. tu peux compter sur moi.) comme toujours, puisque tu souffres de ce syndrome à la con. tu t'en veux, forcément, mais tu n'sais pas agir différemment. (je peux pas t'protéger tu comprends bien.. mais j'ai une place libre à la maison si tu veux venir, de mon appartement, je pourrai t'assurer un minimum de protection.) virgile devait venir vivre avec toi mais, sur un coup de tête, il avait décidé de quitter trois-rivières. dès lors, la place était vacante. chez toi, elle risquait sans doute moins sa vie qu'ailleurs. et puis, tu serais là pour veiller sur elle.

tu savais que tu lui en demandais beaucoup. tu savais aussi qu'ali ne pourrait pas faire des miracles. il prenait des risques en t'aidant de cette façon-là. il prenait des risques pour son travail notamment. alors tu pourrais parfaitement comprendre qu'il décide de refuser ta demande. mais tu croisais les doigts. tu penses que ça te rassurerait vraiment de savoir qu'ali se trouvait présent pour toi. de savoir que tu pourrais l'appeler si jamais il y avait le moindre problème. peut-être que tu ne risquais rien du tout. mais tu ne voulais pas parier sur ça. c'était de toute évidence ta vie qui était en jeu. s'ils avaient décidé d'éliminer adàn aussi facilement, ils n'hésiteront pas à t'éliminer toi de la même façon. tu le regardes droit dans les yeux alors que tu attends sa décision. bien sûr soane. tu peux compter sur moi. t'as ce sourire qui s'étire immédiatement sur tes lèvres. ton regard que tu plantes dans le sien alors que tu souffles directement un, merci. tu te sentais déjà presque un peu mieux. bien sûr ça n'éliminait pas totalement le danger. mais ça te rassurait de savoir que tu ne serais pas seule au milieu de tout ça. il fallait aussi que tu protèges nina dans l'histoire. même si elle n'était pas directement liée au meurtre, elle restait la victime de cet homme qu'adàn a tué. et la soeur d'adàn. je peux pas t'protéger tu comprends bien.. mais j'ai une place libre à la maison si tu veux venir, de mon appartement, je pourrai t'assurer un minimum de protection. tu hoches doucement la tête. tu n'avais pas forcément vu les choses comme ça, mais pour le coup tu crois que ça t'aiderait peut-être à dormir sur tes deux oreilles. c'est vrai ? je.. je n'y avais pas pensé, mais pourquoi pas. enfin.. je ne veux pas que ça te dérange non plus. tu souffles doucement, tu avais l'impression de lui imposer tout ça et ce n'était pas non plus ce que tu cherchais à faire.

tu lui assures ton aide, évidemment. tu peux pas faire autrement. le problème dans l'histoire, c'est que t'en sortiras pas indemne, et tu l'sais déjà. quand elle te dit (merci.) tu pourrais tout autant la congédier et lui demander de rentrer chez elle mais plutôt que de t'arrêter à ça, tu t'entends lui proposer carrément une place dans ton appartement. ok, virgil est parti mais est-ce vraiment la meilleure solution ? tu n'penses pas, en tout cas pas dans cette situation-là. soane n'a pas l'air d'être au courant de ton lien de parenté avec adàn, encore moins du fait que vous partagez plus que du sang désormais puisqu'il reste, entre vous, une soeur complètement abandonnée que t'es prêt à prendre sous ton aile.
non, soane l'ignore, sinon elle me demanderait pas mon aide. pourtant, c'est la seule raison qui t'a poussé à refuser cette enquête lorsqu'on te l'a proposé. t'as refusé de t'y impliquer car t'estimais ne pas être légitime. t'avais pas voulu expliquer pourquoi tu te déchargeais de cette mission, prétextant que t'étais déjà bien assez occupé avec l'affaire d'inès poirier. pourtant, la finalité se trouve juste là, dans les veines qui parcourent ton corps tout entier. le sang. c'est ça, puisque tu sais désormais de source sûr que la famille d'adàn est aussi la tienne. (c'est vrai ? je.. je n'y avais pas pensé, mais pourquoi pas. enfin.. je ne veux pas que ça te dérange non plus.) contrairement à toi, elle se montre hésitante, plus frileuse. tu souris, tu la regardes et tu te dis qu'elle t'offre la porte de sortie dont tu aurais besoin. au lieu de quoi tu t'entends lui répondre (je finis mon service dans une demi-heure. attends moi au café juste en face, je t'y rejoindrai et nous passerons chez toi récupérer tes affaires.) c'est malsaint, tu l'sais. tu devrais pas t'en mêler, tu devrais même pas lui parler.. mais c'est trop tard, tu considères soane comme une amie et t'as cette putain d'mauvaise habitude d'aider tes amis.

tu n'avais clairement pas pensé à cette éventualité. tu n'avais clairement pas envisagé de pouvoir aller vivre chez ali. ou chez qui que ce soit d'ailleurs. pourtant, c'était vrai qu'il s'agissait d'une bonne solution pour que tu puisses te sentir un peu plus en sécurité dans tout ça. bien sûr que ça ne te permettrait pas complètement d'assurer ta sécurité, mais ce serait déjà un plus. peut-être que tu arriverais un peu plus à fermer l'oeil durant la nuit en sachant que tu avais quelqu'un pour veiller sur toi si jamais quelque chose devait se passer. t'es un peu hésitante quand même. l'idée te séduit, bien sûr, mais tu ne voulais surtout pas t'imposer dans la vie d'ali de cette façon-là. tu ne voulais pas qu'il se sente obligé de te faire une telle proposition surtout. ce n'était pas du tout le but. je finis mon service dans une demi-heure. attends moi au café juste en face, je t'y rejoindrai et nous passerons chez toi récupérer tes affaires. mais visiblement il était vraiment prêt à t'aider, et tout de suite qui plus est. tu affichais un sourire en coin. d'accord. tu affirmes doucement et tu tournes la tête vers ce petit café où tu l'attendras. (...) trente minutes s'étaient écoulées à présent. ali ne devrait plus tarder. tu avais terminé ton café et tu regardais à présent la porte du café qui s'ouvrira à tout instant pour laisser entrer le jeune homme. t'avais déjà réfléchis à toutes les affaires que tu allais devoir prendre. les plus importantes. tu pouvais retourner à d'autres moments chez toi pour aller en récupérer d'autres. mais il ne fallait pas que tu oublies l'essentiel. la porte fini par s'ouvrir et tu te lèves. bon.. alors allons-y. si ça ne te dérange vraiment pas. tu lances un peu mal à l'aise. peut-être avait-il changé d'avis depuis ? il avait eu le temps de réfléchir en tout cas.

(d'accord.) elle t'avait répondu en souriant faiblement. tu sentais bien que la situation la gênait et tu pouvais la comprendre. c'était jamais évident de se sentir un poids pour quelqu'un. dans cette configuration là, néanmoins, tu ne l'imaginais pas vraiment sous cet angle. t'avais besoin de compagnie, plus que tout autre chose. tu détestais la solitude de ton logement depuis qu'il était parti. t'avais apprécié vos soirées, vos discussions, t'avais apprécié d'le retrouver quand tu rentrais après le taf. depuis que virgil n'était plus là, tu t'sentais partir un peu et ça t'arrangeait, en soit, que soane prenne sa place. tu l'abandonnes donc la ruelle et tu retournes à tes occupations.
(..)
trente minute plus tard - environ - tu quittes ton bureau, te changes dans les vestiaires. tu évites de justesse max qui t'aurait sans doute proposer d'aller boire un verre et te fais minuscule pour ne croiser aucun collègue jusqu'à sortir du poste de police. le froid frappe tes joues alors que tu avances jusqu'au café où tu avais tes habitudes, le matin. tu ouvres la porte, elle te voit et t'adresse un faible sourire, encore une fois. elle s'avance pourtant vers toi, plus déterminée que tout à l'heure. (bon.. alors allons-y. si ça ne te dérange vraiment pas.) tu souris en coin. t'avais profité de cette demi-heure pour réfléchir et même si tu t'invectivais d'être trop faible pour ne pas réussir à jouer les héros, tu te félicitais d'avoir trouvé une bonne âme pour partager ton quotidien. tu secoues le visage, lui ouvres la porte du café (aucun problème, vraiment.) tu insistes avant de la conduire jusqu'à ton véhicule. tu l'y fais entrer et puis, tu te laisses guider à travers la ville. quand vous arrivez au pied de son immeuble, tu te gares où tu peux et tu la rejoins devant les portes. (j'habite un petit trois pièces, prends pas trop d'affaires.. juste l'essentiel.) tu lui glisses en riant légèrement alors que vous pénétrez l'immeuble et avancez jusqu'à son appartement.

c'était peut-être une idée totalement folle. peut-être que c'était une erreur aussi. tu ne peux pas dire que tu le connais non plus super bien ali, alors de là à emménager avec lui. ça peut sembler un peu fou quand même. et pourtant, ta décision était prise. pendant la petite demi-heure où tu l'avais entendue dans le café non loin du commissariat, tu avais pris le temps de réfléchir. de peser le pour et le contre. et finalement tu t'étais affirmée dès son entrée dans le café. tu étais prête à emménager avec lui. pour autant bien sûr que ça ne le dérange pas. tu n'excluais pas non plus l'idée que le jeune homme se soit remis en question durant ces quelques minutes et qu'il ne souhaite en fait plus du tout te voir vivre chez lui. dans ce cas-là, tu n'aurais pas d'autres choix que de l'accepter. aucun problème, vraiment. il affirme et vous sortez tous les deux du café pour vous rendre jusqu'à son véhicule. prêt à aller chercher quelques affaires chez toi. j'habite un petit trois pièces, prends pas trop d'affaires.. juste l'essentiel. qu'il te lance finalement après s'être garé devant ton immeuble. vous partez ensemble en direction de ton appartement alors que tu lui dis, ne t'en fais pas, je n'ai pas beaucoup d'affaires. tu n'as jamais été une personne très matérialiste de toute façon et tu ne possèdes pas trop d'habits non plus. même si tu aimes bien prendre soin de toi de temps en temps, tu es bien loin du compte lorsque tu vois la garde robe de certaines filles. c'est ton côté un peu garçon manqué qui veut ça sans doute. dans ton appartement, tu attrapes rapidement des affaires que tu rassembles dans une valise. pas trop grande non plus. tu pourras toujours venir chercher d'autres affaires plus tard. tu boucles finalement le tout quelques minutes plus tard et tu le regardes. je crois que j'ai l'essentiel et je reviendrais au pire. tu affirmes tout en le regardant droit dans les yeux. tu observes ensuite ton appartement et tu lances, merci, ali. vraiment !

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