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larmes de pluie (aiden)
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Xavier Lussier
to infinity and beyond
Xavier Lussier

✩ messages : 657 ✩ avatar : marlon brando
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★ âge : 32

Sam 11 Avr - 19:02

Il pleuvait aujourd’hui. Après le beau temps et la chaleur de ce mois d’avril et ainsi que ce début de printemps le temps nous faisait une farce. Normalement cette époque de l’année me permettait de voir les jeunes femmes sortir de leur terrier une fois qu’elles finissaient de fleurir. Je nageais plus avec les poissons depuis longtemps j’étais devenu un requin et je ne me satisfaisais plus des plaisirs anodins. A force de tout posséder sans rien demander je me lassais de cette situation, de cette vie où finalement je ne connaissais pas l’adversité. Les nuages scindaient le ciel et pourtant je ne voulais pas voir ces éclaircis. Maussade. C’était l’anniversaire d’Inès. Si elle était encore là nous fêterions son anniversaire, elle nous embrasserait et nous prodiguerait son sourire contagieux. Elle était notre soleil, mon soleil quand les jours étaient gris comme aujourd’hui. Elle ne puait pas le pouvoir, elle était détachée sans vraiment l’être, elle était un peu de tout à la fois sans vraiment être quelqu’un. Une personne sans complexité mais à la fois bourrée de complexes. Je crachais entre mes lèvres cette fumée, même si cette cigarette ne me produisait aucun effet. C’est mort, tout comme elle. Aujourd’hui je n’arriverais à rien. Le crépuscule pointait le bout de son nez et je me retrouvais sur les quais sans savoir comment je m’y étais pris. J’entrais dans ce bar inconnu à la recherche de cette solitude quand mes yeux distinguaient Aiden. Face à une vitre observant les perles de pluies qui s’écrasaient contre le sol. Je commandais alors deux verres de Whisky, je lâchais mon billet au comptoir. Quel triste tableau que m’offrait cette vue, celui d’un père qui se trouvait le jour de l’anniversaire de sa fille défunte contre une vitre sans personne pour le décharger du fardeau qu’il portait. Sans un bruit je m’avançais vers lui prenant place à ces côtés sur une des chaises libres tout en lui glissant le verre et observant ce spectacle de pluie face à nous. « Drôle de journée » soufflais-je sans me déclarer on se connaissait depuis de trop nombreuses années pour qu’il ne reconnaisse pas ma façon de marcher ou même mon odeur. Le temps suspendu au-dessus de nos têtes je soufflais faiblement avant de prendre une gorgée de ce whisky. « Tu sais, elle me manque. tous les jours ». Aiden n’approuvait pas à l’époque cette amitié entre scarlett, inès et moi qui pouvait lui donner tort. Scarlett et moi étions deux personnes sans aucune limite, sans peur. Elle était ce pilier qui nous ramenait à la vie, il pensait à tort qu’on plongeait à l’époque son innocence dans des vapeurs d’alcool, qu’on révélait le pire en elle. Mais Inès ne se laissait contrôler par personne, tous ces choix elles les faisaient elle-même. Elle était indépendante, et souvent sous mes yeux plus d’une fois je la rattrapais in extremis. Une famille meurtrie mais pas que nous l’étions tous, tout ceux qui la connaissait vraiment. Pour une fois le masque était tombé, je ne cherchais pas à cacher la faiblesse et la douleur de sa perte contre ma poitrine.
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Aiden Poirier
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Aiden Poirier

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★ âge : 58

Ven 24 Avr - 23:14

il aurait pu faire le plus grand soleil que le monde n'ait jamais connu, que cette journée aurait été toute aussi grise. gris, comme le teint que ton visage prend, face à l'adversité, face au deuil. tes yeux n'ont jamais été aussi secs. tu as déjà pleuré toutes les larmes que tu aurais pu pleurer, tu n'as plus rien à offrir, plus rien à donner. ton corps est vide, désormais. et vide, il le sera à tout jamais. il y a certaine chose qui ne se remplace pas, et certain vide qui jamais plus ne seront rempli. c'est comme ça. dure réalité de la vie. celle en noir et blanc, celle qui se joue de façon muette. porte ouverte au pire, comme au meilleur. mais y aura-t-il encore un meilleur pour toi ? des fois, tu aimerais y croire, juste de temps en temps, te bercer d'illusions et te dire que le soleil reviendra dans ta vie, pour toi, comme pour tes proches. mais en homme lucide, tu sais aussi quand l'illusion est illusion. un père endeuillé l'est à vie. il l'est plus encore, quand la date sur le calendrier annonce l'anniversaire dudit enfant perdu.

oui, dans une journée comme celle-ci, plus rien n'a de sens.
dans une journée comme celle-ci, le ciel est gris, même s'il y a soleil.
mais aujourd'hui il n'y a pas le soleil.
aujourd'hui le ciel pleure avec toi.

message laissé à elena, le coeur serré. tu la retrouveras plus tard. envie double. celle d'être seul, loin de ta famille, loin de leur malheur aussi. et celui de savoir que tu as besoin des autres, que tu as besoin de ta femme surtout. alors oui, tu la retrouveras au manoir dans la soirée, quand tu auras pleuré ton chagrin de ton côté, comme un grand. mais les larmes ne coulent pas. alors tu pleures en silence. tu pleures sans pleurer.

tes yeux clairs observent le dehors. il pleut. de grosses goûtes se forment sur la vitre du bar. des goûtes qui naissent, se frayent un chemin tant bien que mal, glissent comme des furies, et meurent au détour d'une nouvelle goûte. tu les regardes, comme un enfant dans un voyage en voiture. tu les regardes, comme si c'était tes propres larmes sur cette vitre. assis dans ce bar, seul, verre vide, tu n'es pas encore prêt à te relever et aller au manoir. tu n'auras pas à le faire tout de suite. xavier. avant même de te retourner, tu as senti son énergie particulière. une aura hors du commun. une aura que t'as eu un jour aussi, pendant tes heures de gloire. "elles le sont toutes désormais." dans un battement de cils, tes yeux quittent la vitre embuée, pour se retrouver sur le jeune homme installé à tes côtés. tu ne pensais pas retrouver quelqu'un ici. et pourtant, c'est dans un lieu public que tu as choisi d’atténuer ta peine. inconsciemment, tu voulais être trouvé. et sauvé. "elle fait partie de ces rares personnes qui ont le don de s'implanter entièrement dans le coeur de ceux qu'elle côtoie." c'est une certitude. tu ne connais pas une personne de son entourage, de ses vrais proches, qui ne l'a pas entièrement au creux de son coeur. "faisait partie, plutôt." le passé, c'est que le présent d'un autre temps. "merci." tu dis enfin, en prenant en main le verre d'alcool, généreusement offert par xavier. inès elle a ce don de rassembler les siens, même après sa mort.
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Xavier Lussier
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Xavier Lussier

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Lun 11 Mai - 0:12

On attribue souvent aux morts leur faculté à résider parmi ceux qui restent. Comme si finalement il nous accompagnait à chaque fois que nous prenions une décision, un changement de direction. Comme au carrefour de nos âmes on se rappelait alors de cette force invisible qui nous suivait partout à la trace plus tenace que notre propre ombre. On se trouvait à con à sourire dans la rue à la simple évocation d’un souvenir que personne d’autre pouvait comprendre. Finalement nous étions plus attachés aux disparus qu’aux vivants pour la simple et unique raison que nous comprenions que nous étions éphémères. Des simples mortels qui éraient dans une vie sans apporter réellement quelque chose sauf à leurs proches.
Les larmes de pluie ruissellent dehors,
des lames dans le cœur qui le fendait chaque seconde un peu plus,
quand on se souvenait des morts,
jusqu’à ce qu’on en puisse plus.
Une journée qui n’avait plus de soleil, plus de chaleur. Comme si l’été s’était éteint aussitôt que la vie l’avait reprise. Il ne restait que le froid de l’hiver cette morsure en plein cœur à chaque fois que je croisais une fille qui lui ressemblait trop. Dans les sourires d’Elena ou encore dans le regard presque combattif d’Olivia. Elle était partout et nulle part à la fois finalement elle était un peu comme ces brises d’été.
Quand le vent soufflait je comprenais,
je ne pouvais pas la voir ni la toucher,
mais je pouvais la sentir.
Drôle d’effet qu’avait la mort, cette mélodie tragique qui résonnait à vos oreilles pour vous rappeler vos plus tende souvenirs et les plus douloureux. Et cette inquiétude qui guette à chaque pas que vous entrepreniez avec cette peur au fond de perdre tout ce que vous possédez. Il était peut-être plus simple de ne pas s’attacher car nous foncions dans un mur en connaissant notre sort que nous finirions un jour seul et dévasté.
Il était la le poids de la perte, savoir que tout n’est qu’un rien, et que le vide prend la place à l’opulence.  La voix d’aiden était comme celui d’un vieux sage qui avait tout vécu, tout vaincu mais qui déposait les armes face à l’inqualifiable.  Il parlait d’elle au passé et chaque mot qu’il prononçait n’était qu’une autre lame qui plantait dans un cœur inexistant. « Je pense qu’elle aimerait qu’on continue de parler d’elle au présent. Elle a toujours cru au fond d’elle que nos âmes n’étaient pas destinées à n’appartenir qu’à un corps mais qu’elles se trouvent partout. » elle avait cette vision de la vie que certains qualifiait d’utopiste mais peut-être avait-elle déjà tout compris avant tout le monde. Il acceptait le verre et je regardais à mon tour cette fenêtre de réalité tout en buvant à mon tour une gorgée. « Tu crois qu’un jour on comprendra le message qu’elle a voulu nous laisser durant toutes ces années ? » lui demandais-je sans vraiment attendre de réponse, mais en répondant à mes propres interrogations.
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Aiden Poirier
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Aiden Poirier

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Mar 4 Aoû - 16:26

ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. - matthieu 10:34

c'est dieu lui-même qui parle. mais toi, tu n'as jamais su écouter. non croyant, tu te retrouves aujourd'hui en quête de signes. que pourrais-tu faire d'autre, que d'essayer de trouver une explication logique, une réponse, n'importe quoi. une fin à cette question où tu ne fais que tourner en rond. ce n'est pas comme ça que ça marche, la foi, la croyance, la religion. tu ne peux pas attendre à avoir des réponses alors qu'avant ça tu n'as jamais posé de question. il est trop tard pour toi. trop tard pour elle, pour inès. serait-ce plutôt des signes d'elle que tu attendrais ? sûrement. mais rien ne semble vrai, encore moins sa mort.

l'épée de dieu, c'est la vérité, c'est la croyance. tu es certain que l'épée d'inès s'en rapproche. elle représente aussi la vérité, celle que tu chercheras à trouver toute ta vie s'il le faut. répondre à cette question qui n'a pas de détour : pourquoi ta fille a-t-elle été tuée ? une saveur amère de ne pas en savoir plus, alors que les jours défilent et que de plus en plus, son visage disparaît de tes souvenirs. tous les jours, tu regardes une photo d'elle, pour ne pas oublier ses traits, son sourire et ses yeux pétillants. et tous les jours, au matin, elle n'est déjà plus qu'une silhouette vague. tu tentes aussi de n'oublier aucun de vos moments, de vos souvenirs, de ce qui caractérisait votre relation et votre amour. pourtant tu sais que ça aussi, ça passera, avec le temps. que tout deviendra plus flou, que les détails disparaîtront.

pourtant tu ne veux rien oublier. rien.

mais dans cette histoire tu ne choisis rien. même pas la compagnie qui s'offre à toi. tu regardes xavier, il a l'air aussi malheureux que toi, aussi perdu. deux âmes grises, qui avaient autrefois un peu plus de couleurs, mais qui ont perdu de leur éclat avec la mort. tu l'écoutes te parler d'elle, et tu ne sais pas si ça te fait du bien ou du mal. tu ne penses qu'à elle, constamment, et pourtant ton coeur se serre un peu plus. "parlons d'elle au présent, tu as raison." pour le moment en tout cas, parce que c'est plus facile ainsi. verre fermement tenu entre tes mains tu ne sais s'il attend une réponse de ta part. serait-il aussi en quête ? qui ne l'est pas. "je crois qu'on le connait tous déjà un peu." ou qu'on le trouvera vite. parce qu'elle était aussi énigmatique que franche. parce qu'elle savait faire parler son coeur et ses pensées, plus et mieux que quiconque. même mieux que toi, qui as pourtant toujours été fort à ce jeu là. plus maintenant. "tu as eu des nouvelles d'olivia aujourd'hui ?" parce qu'aujourd'hui est comme un nouveau deuil pour chacun.
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