emmitouflée dans un long manteau, une écharpe autour du cou et un bonnet sur ta tête, tu marchais doucement dans l'allée qui menait jusqu'au manoir lussier. tes bottines s'enfonçaient doucement dans la neige fraîche. les températures étaient très basses en ce moment. il était donc clairement recommandé de bien s'habiller avant de sortir de chez soi. mais la ville de trois-rivières offrait un spectacle vraiment sublime. le manoir, qui surplombait l'île de st-christophe disposait d'une vue splendide dont tu ne pouvais te lasser. à chaque fois que tu y venais, tu observais les environs durant quelques instants. aujourd'hui, tu ne traînais pas trop. non seulement parce que tu te réjouissais de pouvoir te réfugier aussi, mas surtout parce que tu te réjouissais de pouvoir voir tom. tu lui avais écris un message plus tôt dans la journée pour l'avertir que tu viendrais le voir après le travail. en sortant du bloom, tu t'étais arrêtée pour acheter une bouteille de vin et quelques friandises. histoire de rendre la soirée encore plus agréable. tu arrivais finalement devant sa porte d'entrée et tu frappais quelques coups à sa porte. tu patientais ensuite quelques instants. quand la porte s'ouvre ton regard se pose immédiatement sur celui de tom. ton meilleur ami, sans aucun doute. un large sourire s'étire sur tes lèvres. salut tom, ça me fait plaisir de te voir. j'ai pris du vin et quelques friandises. tu me laisses entrer ? tu demandes avec un petit rire tout en t'approchant déjà de lui pour venir déposer un baiser sur sa joue. tu entrais ensuite, sans même avoir obtenu de réponses de sa part. comment tu vas ? tu demandes ensuite, en espérant une réponse sincère. tu sais à quel point les choses sont compliquées pour lui en ce moment. raison pour laquelle tu venais prendre d'autant plus soin de lui que d'ordinaire. sa femme se trouvait actuellement en prison pour le meurtre d'inès poirier. tu pouvais bien croire que tout cela avait dû relativement le chambouler. même si tu savais que la relation entre veronica et lui n'était pas des plus fusionnelle, ça restait tout de même sa femme qui s'était en plus dénoncée pour un meurtre.

Le message était arrivé quelques heures auparavant, de simples mots couchés sur un écran qui avait eu le don de réchauffer le cœur absent de Tom. Les évènements récents l’avaient poussé à se retirer plus ou moins dans sa grande demeure, dans laquelle il vivait. Seul. Veronica se trouvait sous les barreaux pour une raison qui lui échappait encore et toujours, Xavier avait sa propre demeure, Callie avait rejoint les défunts, et Diego avait pris la fuite. Chacun se trouvait à mille lieux de l’endroit où ils auraient dû se trouver, autrement dit autour de la table du brunch dominical avec les habituelles disputes et les mots toujours plus froids et hostiles. Désormais, il œuvrait seul, entre les quatre murs de son bureau personnel, prêt non pas à battre les cartes mais à abattre les murs qui le séparait de la vérité. Il avait assemblé des notes, cherchant d’éventuels liens entre les possibles personnes impliquées, et le nom Poulin revenait inlassablement. Aime, pour avoir mis enceinte sa fille : coupable ; pour s’être montré plus que virulent et imbu de lui-même : coupable encore. Charles aussi était tout aussi coupable, de sa lâcheté, de son incompétence, d’être venu chez lui et avoir voulu faire ami-ami. La notion d’amitié se présentait comme une aberration de la nature, et jamais il ne signerait un quelconque traité avec son pire ennemi. La mâchoire serrée, il n’avait pu souffler fortement alors qu’un dossier lui avait été transmis  des jours auparavant, afin qu’il puisse y jeter un œil et préparer les éventuels contrats. L’œil était toujours aiguisé, prêt à engranger des bénéfices colossaux qui prouveraient à tous que Tom Lussier était loin d’être à terre. Il se tenait debout, dans la tempête qui l’assaillait de part en part, dans les tourmentes personnelles qui risquaient de prendre le pas sur ce qu’il avait gagné. Des coups s’étaient fait entendre à la porte, et il avait rapidement quitté son antre pour aller ouvrir à Diana, celle qui lui faisait un bien fou. Son regard se posa sur elle, et instinctivement, ses lèvres s’étaient étirées vers le haut. Elle était ce dont il avait besoin à cet instant précis. Il n’y avait qu’à voir le nombre actuel de personnes qui gravitaient autour de lui pour constater que le pouvoir appelait le pouvoir, et non une multitude d’amis. Tom avait hoché la tête, de décalant légèrement pour le laisser passer et lui permettre d’entrer avec ses victuailles. « Diana. Tu es toujours la bienvenue, chez moi, surtout avec les mains pleines » . Il referma la porte derrière eux, ne tenant pas à présenter à quiconque un aspect de la scène qui se jouait actuellement. Et la question fatidique était arrivée, tombée tel un couperet. Et il n’était pas en mesure de mentir, de lui présente des mots qu’elle saurait faux. A ton tour, il vint l’embrasser sur la joue, et laissa échapper un soupir. « ça va, regarde ma demeure. Regarde moi » . Le quinquagénaire avait désigné sa personne d’un signe de la main, quand ses yeux s’étaient teintés de ce gris acier si familier. «  et toi ? Comment vas-tu ? » , l’interrogea-t-il à son tour, en la précédant pour se rendre dans le salon. Pendant quelques instants, il été hors de question de se plaindre, de voir qu’il était le capitaine abandonné, l’homme que tout le monde voulait mettre à terre tant il dérangeait. « merci d’être là, Diana » . La sincérité transpirait de ses propos, lui qui n’était pas coutumier de remerciements en tout genre.

il était évident que tu ne pouvais pas laisser tom dans un état pareil. il était évident que tu voulais passer le voir pour prendre de ses nouvelles et lui remonter le moral. tu étais une amie de longue date du jeune homme et tu t'étais toujours montrée présente pour lui, il n'y avait aujourd'hui aucune raison pour que cela ne change, bien au contraire. tu étais même venue les mains pleines, histoire de lui remonter le moral comme il se doit. une bonne bouteille de vin et des friandises, tu savais que ton ami n'allait pas cracher dessus, bien au contraire. tu étais bien sûr navrée de tout ce qui arrivait à ton ami. bien que pas forcément étonnée de la tournure des choses au vu des histoires étranges qui tournent autour de ces trois familles à trois-rivières. tu savais aussi à quel point la relation entre lui et veronica était étrange et tu n'avais pas été très étonnée de découvrir que cette dernière venait de terminer derrière les barreaux. tu n'as jamais cherché à donner à tom ton avis sur sa femme, parce que ce n'était pas vraiment tes affaires finalement. mais tu n'as jamais été convaincue que cette femme était faite pour lui et tu sais que lui non plus, n'était pas convaincu de cela. diana. tu es toujours la bienvenue, chez moi, surtout avec les mains pleines. tu laisses échapper un petit rire avant de déposer un baiser sur sa joue et de rentrer chez lui. je me suis dit que tu aurais besoin d'un petit remontant. tu lances avec un petit clin d'oeil avant de chercher à savoir comment il va. tu pouvais bien imaginer que la réponse ne serait pour une fois par vraiment positive. ça va, regarde ma demeure. regarde moi. tu observes quelques instants ce qui t'entoure, puis tom. ta bouche qui se tord légèrement pour quelques instants avant que tu ne répondes, mmh, c'est vrai qu'il y a du laisser-aller. mais ne t'en fais pas tom, tu restes toujours aussi charmant. un petit clin d'oeil et un sourire. tu faisais souvent des compliments à tom. parce que tu sais bien reconnaître qu'il s'agit d'un bel homme. et toi ? comment vas-tu ? tu hausses les épaules. je vais très bien, je pense. en même temps, je suis bien loin d'être dans la même merde que toi. tu en fais quelques plaisanteries. l'humour aidant souvent à détendre l'atmosphère. tu ne veux pas que tom se morfonde sur la situation. mais dans le fond, tu sais qu'il gardera toujours la tête hors de l'eau. tom est loin d'être un faible qui se laisserait trop facilement envahir par tous les problèmes que la vie lui réserve. merci d'être là, diana. ta main se pose doucement sur son épaule et ton regard rencontre à nouveau le sien. toujours, tom. tu souffles doucement avant de reprendre la bouteille de vin. je vais nous ouvrir ça et nous servir un verre. tu lances en te dirigeant dans la cuisine. tu connais plutôt bien le manoir pour y être déjà venue plusieurs fois rendre visite à tom. c'est vrai qu'il faudrait faire un peu de rangement, tom. tu n'as pas une femme de ménage ? avec tout l'argent dont il dispose, il devrait bien pouvoir appeler quelqu'un pour venir s'occuper de tout cela.