si les gens appellent généralement ce que tu fais en ce moment une "walk of shame", tu détestes le fait d'associer de la honte à tout ça alors que tu n'en ressens aucunement tandis que tu arpentes les rues de trois-rivières pour rentrer chez toi. certes, tu marches dans tes habits de la veille et ta tête d'endormie avec des restes de maquillage ne te permettra pas de finir sur la couverture de vogue, mais tu ne regrettes rien et tu gardes un excellent souvenir de ta nuit avec ce gars. maintenant tu n'attends qu'une seule chose, arriver devant ta porte, manger quelque chose dans la cuisine et t'écrouler de fatigue sur ton lit pour dormir toute la matinée parce que les trois petites heures de sommeil ne te suffisent très clairement pas et que tu dois retourner bosser ce soir si tu veux que le boss ne te vire pas. tu traînes des pieds dans la rue, un peu somnolente et tu dois fournir un effort de longue haleine pour ne pas te prendre les pieds ou t'écraser dans l'un des nombreux obstacles qui se trouvent sur ta route ici et là. tu finis par atteindre la porte de l'immeuble et quelques minutes plus tard celle de ton appartement, dans lequel tu rentres en essayant de ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller aucun ta colocataire que tu supposes encore endormie. tu poses tes chaussures avant de filer dans la cuisine te servir dans le frigo pour satisfaire ta faim de loup avec le premier truc plus ou moins mangeable sur lequel tu mettras la main, sucré ou salé tu t'en fiches à ce stade-ci. le nez encore plongé dans le frigo pour essayer de trouver quelque chose que tu puisses manger sans devoir allumer une plaque et faire l'effort de cuisiner, tu bondis de surprise quand tu entends soudainement quelqu'un te rejoindre dans la cuisine. tu te retournes, la main appuyée sur ton buste comme pour tenter de calmer ton coeur qui bat à la chamade, et tu te retrouves nez-à-nez avec jane. tu ne te rends pas compte à quel point je flippe encore à cause de toi.. tu luis dis d'abord en exagérant un peu les "symptômes" pour qu'elle les voie. tu veux aussi manger quelque chose ? je vais me servir un bol de céréales je crois. tu continues maintenant que tu comprends que tu ne disposes pas d'un autre choix. tu ouvres les armoires et en sors tout ce qu'il te faut, avant de te préparer un bol de corn flakes plein à ras bord que tu commences à engloutir devant jane. tu ne sais pas l'heure et tu n'arrives donc pas à savoir si elle se tient vers toi à cause du bruit occasionné par ton arrivée malgré ta tentative de le limiter ou si elle se prépare simplement pour sa journée.

@jane morin

tu t'étais réveillée peu avant qu'arya ne rentre. une douleur aiguë au niveau de ta jambe qui t'avait forcée à te réveiller. tu t'étais redressée dans ton lit et tu avais commencé à masser un peu ton pied, ton genou. essayant de détendre comme tu le pouvais ta jambe qui devenait de plus en plus raide, de plus en plus douloureuse. t'avais fait passé ça pour une entorse à la cheville. un truc qui devrait bientôt passer. c'était ce que tu répétais à ton entourage parce que tu ne voulais pour l'heure pas faire mention de ta maladie. mais tu savais que tôt ou tard tu n'aurais pas d'autres choix. parce que tu n'allais pas pouvoir te débarrasser de la canne avec laquelle tu te déplaces sans arrêt. alors forcément ton entourage comprendra bien vite que le problème est plus grave qu'une simple entorse à la cheville. tu pourras t'en sortir quelques temps avec des mensonges, mais un jour la vérité devra forcément éclater. tu t'apprêtais à te recoucher lorsque tu entends la porte d'entrée. arya venait de rentrer. tu regardes alors l'heure, constatant qu'il était tôt.. ou tard, selon comment tu voyais les choses. tu attrapais ta canne et tu marchais tranquillement jusqu'à la cuisine où tu retrouvais ta colocataire qui sursauta à ton arrivée. tu ne te rends pas compte à quel point je flippe encore à cause de toi.. tu laisses échapper un petit rire alors que celle-ci rajoute, tu veux aussi manger quelque chose ? je vais me servir un bol de céréales je crois. tu hoches doucement la tête et tu sors un bol de l'armoire en prenant bien appui sur ta canne. déjà que je suis debout, allons-y. tu lances avec un petit sourire. tu te sers à ton tour et tu t'installes auprès de ton amie. comment tu vas ? t'as fait la fête ce soir ? tu demandes, curieuse de savoir ce que ta colocataire avait fait. tu t'installes sur un siège et tu commences à plonger ta cuillère dans ton bol de céréales.

s'il y a quelques points communs entre toi et ta colocataire, tels que votre âge ou alors une légère ressemblance physique, tu constates surtout les différences qui existent. notamment au niveau de votre rythme, puisque tu te contente d'un job de nuit ne demandant pas d'études, t'offrant des opportunités de faire la fête à n'en plus pouvoir et te permettant de rencontrer des beaux mecs à chaque fois que l'envie se fait sentir. au contraire, jane a un travail des plus normaux puisqu'elle est secrétaire pour un cabinet de psychologie et elle a même l'aspiration d'ouvrir le sien un jour, ce qui prouve bien qu'elle n'est pas autant limitée que toi en terme de carrière. tu comprends bien l'attrait que cela peut avoir pour quelqu'un comme elle, mais ça te plaît de rester en dehors du système et de rentrer avec le lever du soleil sans avoir à te soucier d'assurer un shift avant la fin de la journée. t'as une petite pensée pour le pauvre gars chez qui tu as passé une nuit agitée et qui va passer la journée entière au job avec une tête de vampire au vu de sa fatigue. cette pensée s'échappe rapidement, puisque tu ne vois pas de quoi il voudrait se plaindre au vu du plaisir qu'il a très clairement éprouvé en ta compagnie. à la place tu laisses ton estomac prendre le relai et t'aider à te remettre du choc causé par l'arrivée de jane dans la cuisine. quand elle accepte ton invitation à manger un bol de céréales avec toi, tu la laisses gérer son déjeuner, malgré sa canne. tu ne veux surtout pas la materner et cela n'a jamais été le cas jusqu'à maintenant. si elle veut de l'aide, elle peut la demander. elle te demande comment tu vas et ton programme de la nuit dernière. ça ira mieux quand j'aurai dormi et pris quelque chose pour ma tête, mais je ne vais pas me plaindre. c'était une nuit intéressante.. tu lui réponds avant de demander et toi ? pas trop mal ? tu désignes sa canne d'un geste de la tête.

tu prends le temps de te servir par toi-même. tu veux pouvoir te débrouiller seule, au maximum. parce que tu sais que tôt ou tard ce ne sera plus possible. tôt ou tard, tu ne seras plus capable de faire quoi que ce soit par toi-même. et tu ne pouvais pas cacher le fait que ça t'effrayait. autant profiter au maximum de ta condition physique tant que tu le peux encore. tu gardais l'espoir que les choses n'évolueront que très lentement pour toi. mais comme tu ne disposais que très peu d'information sur cette maladie et l'avenir, tu ne pouvais qu'attendre de voir ce que l'avenir te réserve. en attendant, tu profitais de cette matinée en compagnie de ta colocataire. tes yeux posés dans les siens tu t'installais à table avec ton bol de céréales alors qu'elle te lançait, ça ira mieux quand j'aurai dormi et pris quelque chose pour ma tête, mais je ne vais pas me plaindre. c'était une nuit intéressante.. tu ne peux t'empêcher d'afficher un petit sourire en coin face à cette information. ah oui, tu veux me raconter ? tu proposes. tu aimais bien entendre les petites histoires d'arya, après tout. sa vie était bien plus mouvementée que la tienne et tu trouvais toujours ses histoires amusantes. et toi ? pas trop mal ? elle te demande en désignant évidemment ta canne. tu hausses un peu les épaules. ton mensonge ne tiendra pas encore très longtemps, tu le sais. ça va, ça ne s'améliore pas vraiment. je retourne bientôt voir mon médecin, on verra ce qu'il me raconte. tu aimais pas devoir mentir de la sorte. mais tu n'étais pas prête à parler de tout ça. surtout pas à ta colocataire. tu n'étais pas encore assez proche de la demoiselle pour oser lui parler de quelque chose d'aussi personnel.

si tu restes assez vague sur ton programme de la nuit précédente quand tu en parles à jane. tu t'arranges généralement pour ne pas ramener de gars chez vous pour être sûre de ne pas déranger - et aussi parce que tu aimes bien l'idée que ton adresse reste un secret. tu ne cherches pas pour autant à cacher quoi que ce soit à jane et quand elle te pose des questions, elle n'a pas besoin de te tirer les vers du nez. ce n'est pas forcément le genre de mecs pour qui je craque habituellement, mais il a su se montrer drôle et sexy à la fois. il se pourrait même que je le revoie vu la qualité de mon manque de sommeil. tu lui expliques en riant. tu ne prétends pas que tu cherches à succomber à la magie de l'amour, elle sait bien que c'est le cas et tu serais à peu près aussi crédible qu'un gamin qui ferait semblant de s'extasier en trouvant un dictionnaire dans ses cadeaux de noël. tu te mets ensuite à manger puisque tu es trop impatiente pour attendre qu'elle soit aussi prête et que tu comptes bien te tapper la cloche avant de retourner au lit. tandis que tu te retiens sans effort particulier d'assister ta colocataire pour des tâches qu'elle arrive à gérer, tu as une petite pensée pour ta mère. t'as presque envie de filmer la scène et de la lui envoyer pour ses archives afin qu'elle ait un exemple du genre d'attitude que tu aurais souhaité de sa part. en même temps, vu que c'est déjà un sujet de conflit régulier entre vous, tu te dis qu'il est peut-être inutile de remuer le couteau dans la plaie encore d'avantage. par contre, tu questionnes jane sur son état et elle t'indique qu'elle ne va pas mieux. j'espère qu'il aura de meilleures nouvelles cette fois-ci. tu réponds, consciente que tu ne sais absolument pas de quoi tu parles.

tu ne pouvais pas dire que tu connaissais parfaitement bien la vie d'arya non plus. tu savais que la demoiselle vivait une vie bien mouvementée cela dit. ce n'était pas rare qu'elle prenne le temps de te raconter quelques petites histoires sur les nuits qu'elle a passée chez un autre jeune homme. comme c'était le cas aujourd'hui. tu avais aussi parfaitement compris qu'arya n'était pas le genre de personnes qui attendait l'amour. loin de là. elle ne se montrait pas aussi fleur bleue que toi sur la question. de ton côté, tu ne dirais pas non à l'idée de te mettre en couple avec quelqu'un et en même temps aujourd'hui la maladie te bloquait relativement beaucoup sur la question. ce n'est pas forcément le genre de mecs pour qui je craque habituellement, mais il a su se montrer drôle et sexy à la fois. il se pourrait même que je le revoie vu la qualité de mon manque de sommeil. tu laisses échapper un petit rire face à cette annonce. ravie de constater au moins que les nuits de la demoiselle semblaient satisfaisantes. c'était bien là le plus important, non ? ah oui, s'il en vaut la peine, autant se faire plaisir. tu commentes sans hésiter avec un clin d'oeil. tu parles ensuite de ta cheville. ta cheville qui ne va pas beaucoup mieux. forcément, elle n'ira jamais mieux. mais arya ne pouvait le savoir ça. tu continuais sur la même voie, sur le même mensonge. prétextant un prochain rendez-vous chez le médecin qui devrait te permettre d'y voir plus clair sur tout ça. j'espère qu'il aura de meilleures nouvelles cette fois-ci. tu le savais déjà que les nouvelles ne seraient pas bonnes. bien au contraire. tu affiches malgré tout un petit sourire en coin. oui espérons. tu grimaces tout de même un petit peu. ta jambe qui se raidit un petit peu, tu la masses doucement avec ta main en sachant que ça ne servirait à rien. les douleurs qui arrivent parfois. comme un rappel de ta condition alors que tu étais entrain de mentir ouvertement sur le sujet. plus pour longtemps.. tu le sais bien au fond de toi.

si c'est parfois bizarre pour toi de partager un appartement avec quelqu'un que tu ne connais pas si bien que cela, tu ne regrettes pas un instant cette cohabitation. déjà parce que tu as pris la résolution en janvier il y a plusieurs années de tout accepter pour ne surtout pas retourner vivre à proximité de ta mère et son coeur de glace - à l'exception peut-être d'une tente dans la rue au froid et sous les flocons de neige tout l'hiver, mais aussi parce que tu t'entends bien avec jane et qu'elle tolère ton mode de vie particulier sans commentaire négatif. tu la fais même rire en lui parlant du mec avec qui tu as passé la nuit avant de rentrer à l'aube. elle t'encourage à le revoir puisque tu dis que tu as apprécié ton temps en sa compagnie. oui, mais faut toujours se gaffer de pas les revoir trop, sinon quelqu'un est voué à s'attacher. tu commentes, en étant intérieurement persuadée que ce quelqu'un ne serait pas toi, puisque tu n'as jamais vraiment été du genre à t'attacher et que, si tu devais soudainement changer de mode de vie, tu ne penses pas que c'est ce genre de mec qui te ferait craquer. tu arrêtes ensuite de parler de ta courte nuit pour t'inquiéter du bien-être de jane qui t'explique que la situation ne s'améliore pas. tu essaies de te montrer optimiste, mais quand tu la vois grimacer tout en faisant pareil, tu ne peux pas t'empêcher d'ajouter. c'est quand même étonnant qu'ils n'aient pas encore pu trouver une solution ou au moins une explication alors que tu souffres clairement. t'es pas médecin et t'y connais rien, mais tu ne penses pas que tu aurais la patience de la demoiselle si c'était toi en train de souffrir sans savoir pourquoi ni quoi faire. tu espères qu'elle se montre moins calme quand elle a affaire à son docteur que quand elle t'en parle à l'appartement.

t'as sans doute un côté un peu trop fleur bleue qui ne te permettrait clairement pas d'adopter le même mode de vie que ta colocataire. à ce niveau-là, vous êtes toutes les deux passablement différentes. elle a un côté trop volage que tu ne pourrais jamais accepter. toi, tu rêves du prince charmant. toi, tu crois que tu vas rencontrer un jour l'homme parfait et que tu vas l'épouser et que vous aurez des enfants. enfin, ça, c'est si ta maladie te le permet bien sûr. le temps t'es compté et tu ne crois pas que tu pourras forcément obtenir tout cela un jour. pourtant, tu gardes espoir. éternelle optimiste, tu veux voir les choses du bon côté et croire à un bel avenir pour toi, malgré tout. mais même si tu ne pourrais pas adopter ce mode de vie pour toi, tu ne portes pas le moindre jugement sur arya et ses nombreuses conquêtes. en fait, il semblerait même que tout cela semble lui satisfaire. tu ne vois donc pas de raisons de lui faire la morale à ce propos. en fait, tu trouves même amusant d'écouter ses histoires à chaque fois. oui, mais faut toujours se gaffer de pas les revoir trop, sinon quelqu'un est voué à s'attacher. tu ris doucement. c'est vrai que les sentiments peuvent vite s'installer lorsque la relation dure un petit peu trop et ce n'est évidemment pas ce qu'elle recherche de son côté. oui c'est sûr qu'il faut faire attention. mais je pense qu'une deuxième nuit ne devrait pas te faire prendre trop de risques. tu lances simplement avant que vous ne parliez de toi et de ta condition. ton mensonge qui devient de plus en plus difficile à faire avaler, forcément. arya n'est pas bête non plus et de ton côté tu ne peux t'empêcher parfois de grimacer lorsque des douleurs arrivent dans ta jambe. c'est quand même étonnant qu'ils n'aient pas encore pu trouver une solution ou au moins une explication alors que tu souffres clairement. tu observes quelques instants ton bol de céréales. t'oses pas lever ton regard sur le sien, parce que t'as honte de lui mentir, encore et encore. c'est pas si étonnant que ça, en réalité. tu souffles doucement. tu ne peux pas t'empêcher de le dire. non c'est pas étonnant, parce que tu mens. c'est pas étonnant parce que tu sais exactement ce que tu as et que ça ne sera jamais possible d'en guérir. pire, les choses n'iront pas en s'améliorant avec le temps. un jour, c'est dans une chaise roulante que tu devras te déplacer. et puis, un jour tu ne seras plus capable de respirer.

quand jane te dit qu'une simple deuxième nuit avec le même mec ne devrait pas te faire prendre trop de risques, tu hésites à lui répondre que tu ne penses même pas qu'une dizaine de nuit seraient risqué pour toi et que tu veux surtout éviter de voir le mec s'attacher puisque c'est généralement ce qu'il se passe. parce que si c'est toujours un certain boost pour ton égo de voir qu'un homme qui t'as affirmé n'être intéressé que par ton corps se laisse quand même séduire par ta personnalité, cela complique rapidement les choses et tu n'es jamais fan du moment où il faut renoncer à un partenaire sexuel satisfaisant qui connait tes désirs parce que ses envies de plus se font trop pressantes. parce que non, tu ne veux pas être en couple et les repas en amoureux, les fleurs à la saint-valentin et autres traditions du même genre que ce cliché de février ne te tentent pas. résultats tu préfères généralement l'autre extrême. oui, je suppose qu'une deuxième nuit ce n'est pas la fin du monde. tu réponds à jane, te disant que la probabilité que le gars en question succombe à ton charme est minime en une si petite quantité de nuits passées ensemble. je peux aussi en trouver n pour toi si ça t'intéresse ? tu proposes alors sans insistance. tu ne connais pas tous les détails de sa vie, mais tu es assez certaine qu'elle n'a pas ramené d'homme ici depuis que vous cohabitez ou alors elle est particulièrement douée pour le faire disparaître avant ton retour du job - ce que tu ne peux pas complètement exclure vu tes horaires assez particulier qui signifient qu'elle a l'appartement rien que pour elle tous les soirs où tu travailles. tu espères que ce n'est pas sa canne qui la retient de se lancer et, quand vous parlez de ses douleurs, tu te montres assez surprise qu'elle n'en sache pas encore plus. elle te dit que ce n'est pas si étonnant qu'ils n'aient pas encore découvert ce qui lui arrive. j'espère simplement que ce n'est rien de grave et qu'ils finiront par trouver une solution avant longtemps. tu dis alors.