tu étais évidemment parfaitement au courant des histoires de la ville de trois-rivières autour des trois familles : poulin, lussier et poirier. tu étais notamment l'une des plus proches amies de tom lussier, ce qui te permettait souvent d'avoir des informations sur toutes les histoires qui tournent autour de sa famille et des deux autres. tu avais également eu plusieurs fois l'occasion de lire des articles dans les journaux au sujet de ces familles. pas très proche des femmes de ces trois familles, tu l'étais d'autant plus des hommes. tom en tant que meilleur ami, aiden était également un ami proche à tes yeux. tu n'avais d'ailleurs jamais voulu prendre le moindre parti dans ses affaires. considérant simplement qu'ils étaient tous les deux des hommes qui valaient la peine de connaître et d'intégrer dans ta liste d'amis. le reste, ça ne te regardait que très peu. il restait cependant charles poulin que tu connaissais nettement moins bien. tu avais eu l'occasion de le croiser, de temps à autre. échangeant simplement quelques politesses avec lui sans pour autant prendre le temps de le connaître d'avantage. pourtant, il te semblait légitime de vouloir le connaître un peu plus. et l'occasion s'est présentée à toi ce jour-là. un certain dimanche après-midi ensoleillé. tu sortais de chez toi pour aller boire un petit café et tu tombais justement sur charles poulin, installé seul à une table. tu prenais alors le risque de t'approcher de lui. tu savais qu'il allait te reconnaître, mais tu ne savais pas s'il accepterait de te laisser t'installer à sa table. bonjour monsieur poulin. est-ce que ça vous dérangerait que je vous tienne un peu compagnie aujourd'hui ? tu demandes gentiment tout en continuant de le regarder avec un sourire poli. tu attendais à présent de voir sa réaction.

les choses ont bougé rapidement dans les dernières semaines. suite à l’emprisonnement de veronica et à plusieurs découvertes de cadavres, charles s’était fait convoquer au poste pour un petit interrogatoire. depuis ce temps, il se préparait à son arrestation. il se demandait d’ailleurs pourquoi ça n’avait pas encore eu lieu. tant mieux. il allait prendre le temps de profiter de ses derniers instants de liberté et se poser un peu. il fit une pause-café à son café habituel. habituellement il pouvait s’y prélasser plusieurs heures en paix. mais pas aujourd’hui visiblement. il relève la tête à la mention de son nom. une grande dame aux cheveux assez clairs se tient debout devant lui. charles est un peu pris de court. bon, le nom poulin est bien connu dans la ville de trois-rivières et son visage aussi à cause de ses nombreuses apparitions dans les médias, mais il ne s’attendait pas à se faire interpeller de bon matin dans ce petit café où il lisait tranquillement son journal. « bonjour. » il répond simplement avant de balayer les lieux du regard. plusieurs tables sont encore libres, signe que cette dame avait un objectif bien précis en tête en venant l’aborder. « je vous en prie, asseyez-vous. » charles n’avait pas besoin de compagnie, mais par politesse, il accepte que la dame occupe la place libre en face de lui. il tombe instinctivement en mode méfiance. il n’est jamais trop prudent. dans cette société, il y avait plusieurs catégories de personnes. ceux qui prétendaient être ses amis, qui pouvaient lui parler librement, il y avait ses ennemis qui pouvaient utiliser n’importe quel stratège pour lui nuire, comme envoyer des espions et il y avait des inconnus de qui il se méfiait aussi, car ils pouvaient être mal intentionnés. mieux valait en avoir le cœur net tout de suite. « à qui ai-je l’honneur ? » il y a une part de charles à qui le visage de la dame paraît familier. elle doit être journaliste ou à la tête d’une entreprise connue, quelque chose du genre. cette part de lui aurait envie de lui faire confiance, mais il résiste. il aime mieux savoir qui elle est et ce qu’elle lui veut avant de baisser sa garde.