t'avais donné rendez-vous à mercedes au festival. histoire de lui changer les idées et de faire en sorte qu'elle oublie tout ce dont vous aviez déjà parlé la dernière fois. son retour dans ta vie marque forcément le début de quelque chose d'autre sans pour autant te donner l'impression d't'affranchir de tout ce que t'avais déjà fait. tu t'rappelles de tes guerres stupides, de tes combats. du sang sur tes mains, finalement. parce que t'en étais là, désormais. à l'époque, tu l'avais fait pour elle, tout du moins, tu l'croyais. aujourd'hui, tu t'rends compte que le passé vous rattrape, encore et toujours. toutes ces années à la rechercher pour, finalement, la trouver dans le même état que tu l'avais abandonnée, des années plus tôt. brisée, blessée, presque morte. avec un désir incommensurable de se venger.
vengeance dont elle ne pourrait jamais s'affranchir puisque tu avais déjà fait le sale boulot pour elle. bien joué. t'aurais dû le lui dire, la dernière fois, mais t'as pas osé. t'as l'sentiment qu'elle ne vit que pour ça et c'est bien pour cette raison que tu l'invites ici, aujourd'hui. t'espères qu'en lui changeant les idées, elle changera également d'avis. la vie pourrait être belle, désormais. vous êtes ensemble, non ? comme autrefois. tu l'aimais tellement, mercedes. mais son regard est sombre, aujourd'hui. et ça t'effraie un peu. tu voudrais lui éviter tout ce que t'as vécu, tout ce que cette vengeance t'a enlevé. les cauchemars, la culpabilité.. tu soupires, tires sur ta cigarette quand tu la vois arriver. oublie, pense à autre chose. tu lui adresses un léger sourire accompagné d'un signe de la main. elle te voit, elle s'approche. tu t'avances d'un pas plus léger. (j'suis content que tu sois venue.) t'étais pas persuadé qu'elle viendrait.

il était plus qu'évident que tu ne pouvais refuser une proposition de la part d'ali pour venir au festival de trois-rivières. non seulement parce que tu adorais les festivals et que tu comptais bien profiter au maximum de celui de trois-rivières, mais également parce que tu avais très envie de le revoir. toi qui ne pensais jamais recroiser sa route. tu t'étais imaginé bien des choses à son sujet. tu avais notamment cru qu'il était mort. tout comme lui finalement. vous aviez imaginé le pire et finalement c'était parfaitement logique. parce qu'au vu des aventures que vous viviez au mexique ensemble, vous ne pouviez vous imaginer une fin heureuse dans tout ça. et pourtant... aujourd'hui vous vous retrouviez à trois-rivières. tu lui avais notamment parlé de ce plan. ce plan que tu échafaudes dans ton esprit et dans un coin caché de ton appartement depuis bien longtemps. ce désir de pouvoir te venger sans pour autant avoir eu toutes les cartes en main encore pour le faire. pourtant, tu te montrais de plus en plus impatiente. hésitant presque à agir avant même d'être prête. tu gardes encore des cicatrices de toutes les tortures qu'on a pu te faire subir là-bas. hors de question que tu laisses ces personnes s'en sortir. dans tous les cas, ça te rassurait de savoir qu'ali était en vie. ça te rassurait de pouvoir le retrouver aujoud'hui au festival où vous devriez pouvoir passer une belle journée. tu arrivais d'ailleurs avec le sourire, malgré tout. avec lui, tu pouvais pourtant montrer ton vrai visage. tu n'avais pas besoin de te forcer. mais en vérité, tu étais ravie de te trouver ici. j'suis content que tu sois venue. il te lance, visiblement pas certain que tu allais venir. tu t'avances, ta main qui se pose doucement sur son bras et tes lèvres qui se pose doucement sur sa joue. je peux pas refuser une invitation de ta part. tu lances avec un sourire sincère. tu étais bien plus détendue que lors de vos retrouvailles. on y va ? tu rajoutes, prête à entrer dans le festival et t'éclater en sa compagnie.

et puis, elle apparaît devant toi, comme un mirage. tu sais même pas si tu dois l'croire. mais dès que tes yeux se glissent dans les siens, t'as toute la culpabilité qui grimpe, qui renaît. comme si la voir suffisait d'te rappeler tous les mensonges que tu portes et que tu te refuses à lui dire. le cartel, ses parents.. t'es fautif à cent pour cent et tu l'sais. dès l'instant où vous êtes retrouvés, t'aurais dû tout lui expliquer. mais t'as préféré te taire, parce qu'à l'instant même où elle t'a parlé de vengeance, t'as senti le danger planer au-d'ssus d'elle. et toi, tu veux qu'son bonheur, tu veux la protéger. c'est peut-être pour ça que t'as choisi ce cadre. le festival devrait l'aider à penser à autre chose, à ne pas se soucier du passé et à tenter de construire quelque chose avec toi, pour l'avenir. tu la regardes, la trouves splendide, comme toujours. les maux, les cicatrices n’entacheront jamais sa beauté particulière. elle s'avance, elle te sourit et ton coeur manque un battement. tu t'en veux d'lui mentir et en même temps, tu t'sens si bien d'la voir, si près d'toi. sa main sur ton bras, électrisant ton corps tout entier et ses lèvres contre ta joue. tu pourrais en fondre d'bonheur. (je peux pas refuser une invitation de ta part.) elle a l'air sincère, elle a même l'air bien plus détendue que lors de vos retrouvailles. ça t'fait plaisir, c'est vrai, tu t'sens déjà un peu mieux. (on y va ?) elle te demande et toi, tu attrapes sa main chaleureusement. (oui, on y va.) j'ai besoin de te dire quelque chose, t'aurais dû lui dire mais t'oses pas. t'as ces mensonges qui te hantent et menacent d'exploser, mais tu les gardes pour toi. tu y penses et y repenses constamment depuis vos retrouvailles.. (comment tu vas ?) tu lui demandes en serrant un peu plus sa main dans la tienne. tu t'inquiètes pour elle, naturellement. tu t'inquiètes toujours pour elle.

t'étais bien aujourd'hui, mercedes. t'étais de bonne humeur, pour plusieurs raisons. déjà parce que tu allais passer un moment en compagnie d'ali et que c'était clairement pour toi un bonheur de l'avoir retrouvé. chaque instant où tu pouvais profiter de lui à tes côtés était très important. toi qui avais cru pendant tout ce temps qu'il était mort. t'avais l'impression de revivre maintenant que tu le savais sain et sauf. c'était aussi rassurant d'avoir pu lui parler de ton plan. ton désir de vengeance. un plan que tu échafaudais depuis un petit moment maintenant et qui devrait t'apporter entière satisfaction une fois que tu pourras le réaliser. oui, parce que tu veux absolument pouvoir te venger. tu veux pouvoir faire payer ses gens comme ils le méritent. et tu savais qu'ali n'était pas forcément ravi par tout ça, mais tu ne doutais pas qu'il pouvait aussi comprendre ce besoin que tu avais de te venger. une bonne fois pour toutes. t'avais enfilé des habits légers aujourd'hui. ça laissait d'ailleurs apparaître quelques marques, étranges. des marques pour lesquelles tu avais dû inventer une histoire. mais ali le sait, tout cela venait de ton passé. de ces terribles années. certaines cicatrices étaient plus profondes, plus longues que d'autres. certaines cicatrices te donnaient presque la nausée rien qu'en les regardant. le souvenir qui te revenait immédiatement en mémoire. mais aujourd'hui, tu ne pensais pas à tout ça. non. tu pensais juste à aller t'amuser. oui, on y va. il attrape ta main et vous entrez ensemble dans le festival déjà bondé. comment tu vas ? tu tournes ton regard sur le sien alors que tu ne lâchais plus sa main. honnêtement, je vais bien ! tu souffles doucement et tu le regardes droit dans les yeux. et toi ? tu demandes avant de regarder autour de toi les différentes attractions, les différents stands. les scènes. tout était parfait pour s'éclater. je sens qu'on va bien s'amuser, t'as vu il y a même des châteaux gonflables. un jeu clairement dédié aux enfants, tu le sais. mais t'as jamais vraiment connu ça, en fait..

c'est à nouveau instinctif, comme autrefois. ce besoin viscéral de la protéger, de la couver. parce que t'as peur qu'elle ne se fasse à nouveau blesser, parce que tu n'peux pas ignorer c'que tu vois. tu n'peux pas jouer celui qui n'remarque pas les marques, qui n'compte pas les cicatrices apparentes et qui sent son coeur tomber à ses pieds quand il se rend compte de l'enfer qu'elle a traversé. non, tu peux pas mentir, pas quand ça la concerne. et pourtant, tu l'fais. pas pour la punir, ni pour la laisser dans l'ignorance mais pour la protéger. de toi, de vous, de ce passé qui vous hante et qui la ronge déjà. de ses envies d'vengeances qui finiront par la faire tuer et de tout c'que tu sais qui finira forcément par la faire s'éloigner. tu la regardes, tu l'aimes, toujours. ça n'a jamais disparu. mais c'est impossible d'agir comme si tout allait bien. (honnêtement, je vais bien !) son regard perce le tien et t'y lis toute la sincérité du monde. tu sens ton coeur se soulager d'un poids, déjà. mais tes épaules, elles, gardent ce fardeau que tu portes depuis longtemps. tu souris, néanmoins, ravi d'apprendre qu'elle va bien. (et toi ?) mal serait le terme exacte. mais sa main tient la tienne fermement et t'as l'sentiment que ça peut tout effacer. tu dis (je suis content de te voir.) ça répond largement à sa question. tant qu'elle est près de toi, t'iras bien. tant que tu pourras respirer le même air que le sien, tu sais que ton myocarde continuera de battre sous ta poitrine. (je sens qu'on va bien s'amuser, t'as vu il y a même des châteaux gonflables.) tu rigoles en la regardant pointer du doigt lesdits chateaux. t'as jamais eu l'occasion d'y plonger tête la première et tu dois bien admettre que son enthousiasme t'enchante. tu lui réponds (si tu veux, on y fera un tour. j'adorerai ça.) taquin, complice, comme autrefois, comme si rien n'avait changé sinon le décor et la liberté fraîchement retrouvée. oublie ta vengeance tu voudrais la supplier mais tu te tais. tu la tires un peu contre toi (ça te dit de boire un verre d'abord ? il fait chaud.)

forcément que tout n'était pas toujours rose. forcément que t'étais marquée par les horreurs de ton passé. mais ce n'était pas pour autant que tu voulais te morfondre sur ton sort. t'avais cette envie de vengeance, ce besoin qui te rongeait petit à petit. mais tu n'oubliais pas non plus la chance que tu avais d'être ici. encore en vie. la chance que tu avais d'avoir pu avancer dans ta vie malgré tout. alors oui, tu pouvais clairement affirmer aujourd'hui que tu étais heureuse. d'autant plus que tu avais retrouvé ali et ça te faisait le plus grand bien de le savoir en vie. toi qui avais pensé pendant toutes ces années qu'il était mort. tu avais à présent le plaisir de pouvoir serrer sa main dans la tienne. tel un parfait petit couple. ce que vous auriez pu être durant toutes ces années si vous n'aviez pas vécu tout cela. je suis content de te voir. tu affiches un large sourire, t'étais tellement contente de le voir toi aussi et tu ne manques pas de le dire en le fixant droit dans les yeux, moi aussi, t'imagines pas à quel point. chaque instant que tu pouvais passer en compagnie d'ali te faisait le plus grand bien. tu regardes ensuite le festival, tout ce qui vous entoure. et tu pointes les châteaux gonflables des doigts, une véritable enfant. mais parfois, ça faisait du bien. il faut dire que tu n'avais pas eu le chance de profiter de ce genre de petits jeux étant petite. si tu veux, on y fera un tour. j'adorerai ça. tu le regardes à nouveau. ce serait génial. tu affirmes, déjà impatiente de te retrouver sur ce château en compagnie d'ali. comme des enfants qui ont grandi bien trop vite. ça te dit de boire un verre d'abord ? il fait chaud. il te demande en t'attirant un peu plus vers lui. t'avais plus envie de le lâcher. cette proximité te faisait du bien et tu ne doutais pas que ça lui faisait du bien à lui aussi. oui, bonne idée. j'ai vu qu'il y a des cocktails sympas, là-bas. ça te dit ? tu proposes en pointant du doigt le stand en question.

tes sentiments se réveillent, à chaque fois. ton coeur pourtant atrophié reprend son souffle à chacun de vos rendez-vous. t'oublies parfois à quel point s'est grisé d'aimer une personne. simplement, sans que ça soit forcé ou exagéré. c'est agréable, mais au dessus de ta tête flotte fièrement le poids de ton mensonge. celui qui anéantirait séance tenante votre histoire si jamais elle l'apprenait. alors quand tu lui dis à quel point t'es heureux de la voir, tu mesures tes propos. tu t'rends bien compte que ça n'sera jamais qu'éphémère. tôt ou tard, elle partira. et tu t'en veux déjà, d'autant plus quand tu l'entends te dire (moi aussi, t'imagines pas à quel point.) avec une telle sincérité dans le regard. t'as l'coeur guimauve, c'est vrai. qui s'écrase même contre ta poitrine. t'aimerais lui offrir la vérité, lui avouer ce que tu sais mais tu préfères encore retarder l'échéance. innocemment, tu prends sa main et l'entraînes déjà dans le festival. elle pointe les chateaux du doigt et tu rigoles légèrement. (ce serait génial.) son engouement te fait chaud au coeur. mais avant de te laisser entraîner dans ces enfantillages, tu préfères encore l'inviter à boire un verre. le temps est clément et la chaleur manque presque de t'étouffer. (oui, bonne idée. j'ai vu qu'il y a des cocktails sympas, là-bas. ça te dit ?) tu serres sa main contre la sienne et tu réponds d'un simple signe de tête. tu l'entraînes à ta suite jusqu'au stand où tu vous commandes deux cocktails avant de lui tendre son verre. (et si tu m'racontais ce que tu as fait de beau depuis la dernière fois qu'on s'est vu, tous les deux ?) tu lui demandes, simplement. le temps te parait parfois irréel, lorsqu'elle est là. je t'aime, tu rêves de lui dire mais tu te tais. tu te contentes de la dévorer des yeux en sirotant ton cocktail frais.

l'espace de quelques instants tu retrouvais une âme d'enfant. tu ne penses qu'à t'amuser. à des jeux qui ne sont clairement plus destinés aux adultes, mais tu t'en fiches. parce que contrairement à de nombreuses personnes présentes aujourd'hui dans ce festival, toi tu n'as pas connu le plaisir de jouer à ces jeux-là étant petite. t'as très vite dû passer à l'âge adulte. te retrouvant confrontée à des problèmes difficiles et à une torture sans fin. alors oui, aujourd'hui, tu voulais avoir le droit d'aller faire un tour dans ce château gonflable en compagnie d'ali, ou toute seule. dans le fond, ça ne te changeait pas grand chose. tant que tu pouvais y aller. mais avant tout, vous alliez vous chercher à boire. histoire de vous mettre dans l'ambiance aussi. et tu entraînais déjà ali vers le stand de boisson qui semblait faire des cocktails. vous arriviez devant le stand et ali passait la commande pour deux cocktails avant de retourner son regard sur le tiens. vous ne vous lâchiez plus à présent. ça te faisait du bien de l'avoir avec toi. de pouvoir lui parler, de pouvoir le toucher. ali t'as manqué, terriblement. ali était tout pour toi. et si tu m'racontais ce que tu as fait de beau depuis la dernière fois qu'on s'est vu, tous les deux ? tu poses ton regard sur le sien alors que tu sirotais déjà ton cocktail à la paille. tu haussais un peu les épaules. et bien j'ai terminé de travailler le prochain spectacle à l'eldorado, tu devrais passer le voir d'ailleurs. tu commences par lui dire avant de rajouer, et j'ai évidemment continué mes recherches. tu rajoutes sans donner plus de détails. ça ne sert à rien, ali sait de quoi tu parles de toute façon. il sait que tu cherches à te venger aujourd'hui et il ne pourra pas t'arrêter. jamais.

en l'entraînant vers le bars à cocktail, tu n'peux pas t'empêcher de penser à tout ce que tu sais et tout ce qu'elle ignore. tu t'en veux, ça te ronge. tôt ou tard, ça finira même par te déposséder. tu sais qu'elle te le reprochera, d'ailleurs, quand elle l'apprendra. est-elle vraiment obligée de l'savoir ? de ton côté, t'as fait la paix avec ta conscience - à moitié. cette vengeance, ce n'était pas la tienne et pourtant, tu l'avais portée comme un étendard. t'avais estimé qu'il te revenait le droit de vie ou de mort sur les individus qui vous avaient séparés et qui vous avaient éloignés. depuis, t'avais masqué toutes ces zones d'ombres pour faire le bien, te rattraper en quelque sorte. t'avais fait d'ton mieux, jusqu'à ce que ta route ne recroise celle de mercedes. depuis, tu t'sentais bête, presque méchant au fond. t'aurais voulu lui dire, tout lui avouer. mais t'étais pas prêt, tu l'es toujours pas d'ailleurs. c'est bien pour ça que t'essaie d'parler d'tout et de rien. de te donner l'impression d'être avec une femme comme toutes les autres. pas une machine de guerre prête à se lancer dans une guerre sans nom contre des gens que t'as déjà tués. (et bien j'ai terminé de travailler le prochain spectacle à l'eldorado, tu devrais passer le voir d'ailleurs.) t'es pas à l'aise avec son job à l'eldorado. tu connais la réputation du cabaret et t'aimes pas l'idée de la savoir à moitié nue sur scène. même si elle te garanti que ça n'a rien d'érotique, tu sais que les hommes vont là-bas pour se rincer l'oeil. (et j'ai évidemment continué mes recherches.) tu manques de t'étouffer avec ton cocktail. évidemment, elle ne lâche pas l'affaire. et tu sais même pas comment lui faire comprendre que ça n'servirait à rien sans éveiller les soupçons. tu crains pour sa sécurité, c'est vrai. (j'suis.. j'pourrai venir oui. mais j'suis pas certain qu'un flic dans c'genre d'endroit soit forcément bien accueilli.) même si l'fond du problème, c'est la réputation de l'eldorado. (j'viendrais, j'te promets. j'aime pas.. enfin, j'aime pas l'idée que tu sois à moitié nue sur scène, tu sais.) ça te dérange mais c'est pas ton corps, finalement. et puis, vous êtes pas vraiment ensemble.. ou peut-être que.. tu sais plus, tu sais pas. vous ne vous êtes toujours pas embrassés, après tout. et puis, volontairement, tu rebondis pas sur le reste. tu préfères jouer l'indifférence en espérant qu'elle ne relancera pas le sujet.

ça te ferait évidemment plaisir qu'ali vienne faire un tour à l'eldorado. qu'il vienne voir l'un de tes spectacles. t'en es plutôt fière, en plus. parce que finalement il s'agit là d'une passion. une passion que tu as pu découvrir après t'être échappée de ton enfer et qui ne t'as plus jamais quittée depuis. tu t'entraînes énormément, d'ailleurs. tu prends même le temps d'apporter des idées pour les spectacles à venir. parce que t'as de l'imagination à revendre et que tu as envie que les choses soient parfaites. tout le temps. tu ne sais pas si ali viendrait, tu te doutes que d'une certaine manière, ça puisse le déranger. et puis, tu fais aussi mention de tes recherches qui se poursuivent. mais qui n'avancent pas forcément très vite. tu savais que ce serait compliqué, mais tu avais décidé d'être patiente. un jour tu obtiendras cette vengeance que tu attends tellement. j'suis.. j'pourrai venir oui. mais j'suis pas certain qu'un flic dans c'genre d'endroit soit forcément bien accueilli. j'viendrais, j'te promets. j'aime pas.. enfin, j'aime pas l'idée que tu sois à moitié nue sur scène, tu sais. tu le sais bien, la réputation de l'eldorado n'est pas forcément la meilleure. ça reste un cabaret et il est vrai que tes costumes sont pour le moins déshabillés. pourtant, tu n'y vois pas forcément un problème là-derrière. pour toi, l'important, c'est que tu puisses danser et que le monde admire ton talent. même si tu te doutes bien que certaines personnes en profite pour admirer ton corps. je fais pas ça pour ça, tu sais. ça va au-delà d'un simple costume en fait, les spectacles sont sublimes. mais si tu préfères ne pas venir, je peux comprendre. tu réponds, un peu déçue tout de même. tu ne voulais pas le forcer pour autant. s'il n'était pas à l'aise avec ça.

t'es à l'aise avec la nudité, t'as jamais été du genre pudique. t'es pas l'mec qui s'encombre d'une serviette quand il sort de la douche mais quand il s'agit de mercedes, tu tiques, tu n'sais pas pourquoi. tu crèves d'envie d'aller la voir danser, d'aller la voir sur scène. tu sais qu'il s'agit là de son élément et qu'elle est certainement très douée. mais l'imaginer en tenue légère devant un parterre de mecs qui ne viennent, il faut le dire, que pour se rincer l'oeil.. ça te tend, c'est naturel. peut-être parce que tu l'aimes.
bordel, tu l'aimes.
c'est pas une nouveauté, c'est comme ça depuis que t'es en âge de comprendre ce que ça veut dire. la vie vous avait séparé mais depuis, jamais t'avais eu l'audace ou le courage de laisser une femme prendre sa place. et savoir qu'elle pouvait jouer d'ses charmes te tordait l'estomac. la jalousie, cette vieille copine que tu n'avais plus jamais vue depuis que mercedes avait disparu de ta vie. (je fais pas ça pour ça, tu sais. ça va au-delà d'un simple costume en fait, les spectacles sont sublimes. mais si tu préfères ne pas venir, je peux comprendre.) tes années d'flic t'ont appris à lire entre les lignes, à entendre les sous-entendus. et tu sais qu'elle est déçue. ça t'blesse, c'est vrai. t'aimes pas l'idée d'lui faire du mal. pourtant, tu t'rendras vite compte qu'à ce jeu-là, t'es un pro. tu te rattrapes alors (je viendrai, je te le promets. j'ai beaucoup trop envie de te voir danser.) tu lui lâches en souriant un peu plus. tu f'ras abstraction de cette foutue jalousie, tu la r'garderas qu'elle et tu essaieras de t'en délecter. (quand-est ce que je peux venir ? il y a des soirées spéciales ? des spectacles différents ? des numéros que je dois absolument voir ?) tu préfères qu'elle te parle de ça que du reste, finalement.

tu pouvais le comprendre que ce n'était pas forcément ce qui l'attirait. tu pouvais imaginer qu'il n'avait pas envie de te voir danser dans tes tenues parfois bien trop sexy, sans doute. mais en même temps, tu pensais que ça allait au-delà de ça. ce n'était pas une boîte de strip-tease, mais un cabaret. et le spectacle était grandiose. tu te donnais de la peine. tout le monde se donnait de la peine. et puis, c'était ce que tu aimais faire, en plus. tu voulais pouvoir lui montrer ta passion dans laquelle tu sais très bien que tu excelles. mais après, tu pouvais parfaitement comprendre que le jeune homme ne soit pas vraiment prêt à te voir. pourtant, tu laissais quand même la déception se sentir au milieu de ta phrase. t'as pas envie de le forcer, tu voudrais que ça vienne de lui, forcément. surtout lui plus que tous les autres. il était clairement celui à qui tu avais besoin de partager tes passions, tout ce qu'il se passe dans ta vie. je viendrai, je te le promets. j'ai beaucoup trop envie de te voir danser. t'as un sourire qui se dessine sur tes lèvres. t'as le sentiment qu'il a compris et ça te fait du bien. quand-est ce que je peux venir ? il y a des soirées spéciales ? des spectacles différents ? des numéros que je dois absolument voir ? tu prends le temps de réfléchir. ce week-end c'est sur les années 20, j'adore ce spectacle et je pense qu'il te plaira forcément. sinon, je pourrais clairement te dire que tu dois tous les voir, mais je ne vais pas pousser. viens déjà voir celui-là et on verra pour la suite. tu suggères avec un sourire en coin. tu poses à présent ton regard dans le sien et tu lui lances, sincèrement, ça me fait vraiment plaisir que tu viennes, tu sais. dans un souffle, les yeux brillants. tu l'aimes ali. c'est sûr. tu l'as toujours aimé depuis qu'il est apparu dans ta vie.

prendre sur toi pour ne surtout pas la blesser et ne surtout pas l'énerver. profiter également du fait qu'elle soit concentrée sur son job plutôt que sur sa revanche pour ne surtout pas dire des choses compromettantes qui pourraient briser tout ce que vous avez déjà reconstruit entre vous. alors oui, tu prends sur toi. tu lui affirmes que tu viendras la voir et tu vois à son sourire qu'elle est soulagée par ta réaction. ses orbes ne quittent pas les tiennes et tu dois bien admettre que t'enfoncer dans les siennes ne fait qu'augmenter le rythme de ton palpitant. tu t'sens à ton aise, c'est une évidence. et t'aimerais pouvoir lui prendre la main, là, tout de suite. l'embrasser aussi. lui dire que tu l'aimes et que tu pourrais crever pour elle mais tu t'retiens.
- ce week-end c'est sur les années 20, j'adore ce spectacle et je pense qu'il te plaira forcément. sinon, je pourrais clairement te dire que tu dois tous les voir, mais je ne vais pas pousser. viens déjà voir celui-là et on verra pour la suite. elle suggère en riant doucement. t'accompagnes son rire du tien rapidement. ça me fait vraiment plaisir que tu viennes, tu sais. tu opines du chef, penchant la tête sur le côté en glissant une main sur son épaule avec délicatesse. tu te noies un peu plus dans son regard.
- j'ferai n'importe quoi pour te faire plaisir. t'as rarement été aussi sincère avec quelqu'un. Mercedes reste la seule femme que tu n'as jamais aimée et la seule pour qui tu pourrais tout sacrifier. t'as juste peur qu'elle apprenne un jour que t'es pas l'homme qu'elle idéalise et l'homme qu'elle croit connaître. t'as fait des erreurs, comme tout le monde. t'espères simplement avoir le temps de lui prouver qui tu es avant qu'elle ne le découvre. je t'aime Mercedes. merde, c'est trop tôt, mais c'est là, entre vous. tu balbuties, rougis. excu.. excuse-moi, j'veux pas.. enfin, j'veux pas te mettre mal à l'aise. c'est toi qui l'es pourtant. quel con !