tu venais de déposer jake chez sa nounou avant de te rendre au travail. tu grimpais dans ta voiture noire et tu démarrais rapidement pour te diriger jusqu'au centre ville où se situait ton cabinet. un cabinet que tu partages avec aurore, ton associée. une femme de caractère. tout ce que tu as toujours apprécié. il était plus qu'évident que vous pourriez tous les deux faire de grandes choses. la circulation était de plus en plus dense à mesure que tu te rapprochais du centre ville. les voitures qui s'agglutinaient les unes derrière les autres et qui commençaient à klaxonner, pour rien du tout. tu prenais ton mal en patience, comme tous les matins. jusqu'à ce que tu puisses mettre ton clignotant pour t'engager dans le parking juste en-dessous de ton cabinet. tu montais ensuite dans l'ascenseur et les portes s'ouvrirent sur le cabinet. tu lançais un sourire charmeur à la réceptionniste qui était toujours aussi charmante et sympathique. elle te donnait de nombreux coup de main, tu ne pouvais pas le nier. tu poursuivais ensuite ton chemin jusqu'à ton bureau où tu déposais tes affaires et tu jetais un rapide coup d'oeil sur la pile de dossier qui t'attendait. tu poussais un soupir et tu quittais déjà ton bureau pour te diriger vers la machine à café. il te fallait bien ça pour débuter ta journée. là, tu tombais directement sur la belle aurore. toujours aussi bien habillée. un sourire s'étira sur tes lèvres. bonjour chère associée, comment ça va ce matin ? tu lances en t'approchant d'elle. elle se retournait déjà pour te faire face alors que de ton côté tu appuyais sur le bouton de la machine à café après avoir choisi lequel tu souhaitais et après avoir déposé une tasse sur celle-ci. ton regard se reportait ensuite sur celui de ton associée. t'étais toujours de bonne humeur le matin. tu faisais de ton mieux en tout cas pour l'être.

Les journées se ressemblaient presque, au plus grand dam d’Aurore qui se demandait si repartir outre-Atlantique n’était pas la meilleure des solutions. En effet, la raison première de sa présence dans la ville de Trois-Rivières était de retrouver sa fille, sa précieuse Gaenor confiée à l’être abjecte connu sous le nom de Lars Vranken. Homme politicien aux dents aussi longues que sa liste de conquêtes, celles qui n’étaient que de passage en raison des fêlures passées ou de ses fantasmes plus que dérangés. Ses défauts n’avaient pas gêné l’avocate lors de leur mariage, tant leur soif de pouvoir était similaire. Les mêmes objectifs régissaient leurs existences, avant que les cris et les déchirements ne remplacent les sentiments premiers. L’amour s’était envolé, évaporé même pour laisser place à cette rancœur tenace, celle qui se voulait grandissante. Le regard de la trentenaire se porta sur la photo de sa fille, celle que son ex-mari avait envoyé dans un pensionnat dans le seul but de la punir, de lui broyer le cœur et remettre leur progéniture sur le bon chemin. Ainsi, il reconnaissait son incompétence notoire de père, lui le fier, l’arrogant maire de Trois-Rivières, et par la même occasion, il se vengeait d’Aurore, lui assénait un coup habile sur son unique faiblesse. Une pierre, deux coups. Seulement, il n’était pas prêt pour les représailles, ce qu’elle comptait lui réserver en retour pour lui payer son coup de traître. Elle tapota machinalement des doigts sur le bureau, essayant de ne pas tomber dans le crime ou les idées les plus morbides possibles. Non, elle comptait lui faire payer son geste de la manière la plus parfaite soit-elle, celle qu’elle maîtrisait à la perfection et qui faisait d’elle un avocat de renom. Elle finit par quitter son siège, pour se diriger vers la machine à café où la rejoignit Aaron, son associé. Aussi efficace et vorace qu’elle, Aurore ne pouvait que se féliciter d’avoir trouvé un associé digne de ce nom. Pas un pâle ténor du barreau qui se planquait ou s’engraissait dans son bureau. Non, le brun était loin de cela, le diable en personne, bien habillé, le sourire charmant et charmeur aux lèvres. Ses pensées noires s’évaporèrent, et elle esquissa un sourire. « bonjour associé. Ça va plutôt bien et toi? » . Elle n’avait pu que le dévisager, toujours aussi jovial, de cette bonne humeur dont elle ne semblait pas pourvue. « il faudra que tu m’expliques un jour ce qui te pousse à voir la vie du bon coté, de manière constante. Non pas que je m’en plaigne, mais ne me dis pas que ce sont tes dossiers qui te mettent en joie » . Elle lui adressa un clin d’œil, avant de se servir à son tour une tasse du précieux nectar caféiné. Après tout, il lui fallait bien ça pour affronter ce qui l’attendait sur son bureau, à savoir des affaires qui méritaient toute son attention...

aurore était sans aucun doute une associée parfaite. tu ne regrettais en tout cas en rien ta décision de faire affaire avec elle et tu espérais que tout cela pourrait perdurer. dans le domaine, vous étiez tous les deux qualifiés de requin. prêt à tout pour remporter vos affaires. de ton côté, tu étais même prêt au mensonge. des mensonges toujours parfaitement calculés qui ne pourraient jamais te retomber dessus. tu étais loin d'être bête, aaron. et tes clients savaient de quoi tu étais capable. tout comme aurore. bien sûr, si tu pouvais éviter le mensonge, tu le faisais, sans le moindre problème. mais parfois, c'était nécessaire. juste pour se sortir d'une situation un peu inconfortable. parfois pour gagner un petit peu de temps aussi. enfin, dans tous les cas, tu aimais ton métier. et tu tentais quand même de le faire au plus juste. dans le but, bien sûr, de protéger les innocents avant tout. aurore était radieuse, comme tous les matins. tu ne manquais pas de lui faire un large sourire lorsque tu arrivais pour te servir ton café. bonjour associé. ça va plutôt bien et toi ? tu affiches un sourire en coin tout en prenant ta tasse. ça va bien. tu affirmes, joyeux. comme souvent finalement. il faudra que tu m’expliques un jour ce qui te pousse à voir la vie du bon coté, de manière constante. non pas que je m’en plaigne, mais ne me dis pas que ce sont tes dossiers qui te mettent en joie. tu secoues rapidement la tête avec un petit rire. oh non, ce ne sont pas mes dossiers. à vrai dire j'ai quelques affaires à gérer qui ne me mettent pas vraiment de bonne humeur. mais en dehors de ça, je n'ai pas vraiment raison de tirer la tête. surtout quand je peux voir le beau sourire de mon associée. tu lui lançais parfois quelques petits compliments de ce genre. juste pour la voir sourire et rigoler. tu faisais de ton mieux pour rendre ses journées les plus agréables possibles. et toi, des dossiers difficiles ? tu demandes avec un sourire en coin.

Aurore avait quitté Paris dans le seul but de se rapprocher de sa fille, et il avait fallu que son père ne se décide à avoir une conscience et ne prenne une décision pour Gaenor. Pour qu’elle connaisse enfin les limites qu’elle n’aurait jamais dû franchir, qu’elle ne redevienne l’enfant qu’ils avaient chéri, aimé sincèrement dans une époque où la famille se composait de quatre membres, vivant sous un même toit. Depuis, l’eau avait coulé sous les ponts, les résolutions s’étaient évaporées tout comme la neige aux premiers rayons de soleil. Ne restaient alors plus que les regrets, les cœurs de glace qui laissaient se propager le froid jusque dans les demeures sublimes nouvellement acquises. Désormais, la brune évoluait dans cette ville, était devenue l’associée d’Aaron à son plus grand plaisir. Ils possédaient cette même soif de conquêtes, de victoires, ce qui la confortait dans l’idée qu’elle avait pris la meilleure des décisions. Cela ne s’apparentait pas à un renouveau, mais à un moyen de prouver qu’elle ne lâcherait pas l’affaire si aisément ni qu’elle referait ses valises pour la capitale française. Elle ne donnerait pas satisfaction à Lars, au contraire, elle voulait lui rendre la monnaie de sa pièce, lui faire payer son affront, bien qu’elle n’ait pas encore trouvé la manière de le faire tomber de son piédestal et du trône dans lequel il s’était installé. Ces pensées accaparaient tout son esprit, même lorsqu’elle avait pris place dans son bureau brièvement pour se diriger vers la machine à café. La boisson chaude était la bienvenue pour commencer la journée. Elle s’était mise à sourire à son tour, heureuse de constater que son associé allait bien, comme chaque jour. Il ne semblait jamais enclin aux mauvaises pensées, toujours de bonne humeur, et l’avocate ne pouvait que l’envier dans un certain sens. Sa flatterie la touchait et elle lui adressa un clin d’œil. « charmeur va. Tu sais que tu t’apparentes vraiment à l’homme parfait, Aaron, vraiment le mari idéal. » . Elle avait posé sa main sur son bras, en riant de bon cœur. Cela lui faisait plaisir d’avoir un homme de son acabit à ses cotés. Aurore avait pris sa tasse et la porta à ses lèvres, évitant de penser aux réels dossiers qui accaparaient toutes ses pensées. ‘ si tu veux un coup de main pour tes dossiers, n’hésite pas. » . Elle se montrait sous son meilleur jour, Aaron n’avait vu que le blanc, le bon chez elle, et non la partie sombre à laquelle Lars avait eu droit à maintes reprises, encore dernièrement. « un, en particulier. Tu peux me donner des indices quant au moyen de faire tomber un homme pour ses méfaits passés et présents ?  Mais je préfèrerai qu’on en parle entre quatre murs, dans un de nos bureaux, si tu le veux bien.» . Elle n’avait pas spécialement envie d’étaler ses états d’âme et ses envies de mettre à terre le maire de la ville pour déconvenue personnelle, pour lui avoir enlevé ce qu’elle aimait le plus au monde.

t'avais pas toujours eu des moments faciles dans ta vie, aaron, c'est une évidence. tu ne pouvais pas vraiment dire que tu avais eu une vie de rêve non plus, loin de là. pourtant, tu gardais le sourire. surtout ces derniers temps où ta vie semblait repartir sur une bonne direction. à présent que tu avais accepté que rachel soit partie, que tu avais trouvé tes marques avec le petit jake et que tu continuais à faire du bon travail en tant qu'avocat, tu n'avais aucune raison de tirer la tête. ce que tu ne manquais pas de relever à ta chère associée, aurore. tu l'appréciais beaucoup. tout comme toi, elle était capable de tout pour obtenir gain de cause pour ses clients. une femme de caractère qui ne se laisserait jamais marcher sur les pieds. forcément, tu ne pouvais qu'apprécier. c'est tout à fait le genre de femmes que tu voulais voir dans ton entourage. tu ne manquais donc pas de te montrer flatteur envers elle. charmeur va. tu sais que tu t’apparentes vraiment à l’homme parfait, aaron, vraiment le mari idéal. tu laisses échapper un petit rire en secouant doucement la tête. je ne suis pas certain que toutes les femmes sont du même avis que toi, aurore. mais tu sais, je suis toujours célibataire, si je t'intéresse tant que ça. tu lances en rigolant. bien sûr, tu ne faisais que plaisanter un petit peu avec elle. aurore est une belle femme, c'est sûr. mais il s'agit aussi de ton associée et tu ne te voyais pas vraiment entretenir un autre genre de relations avec elle au milieu de tout ça. si tu veux un coup de main pour tes dossiers, n’hésite pas. tu savais que tu pouvais toujours compte sur elle, pour n'importe quel dossier. elle pouvait toujours te venir en aide si besoin. c'est gentil, merci. parfois je te refilerais bien le dossier de la famille poulin, crois-moi ce n'est pas toujours évident. tu lances avec un petit rire en pensant à la belle scarlett. même si tu pouvais disposer d'avantage avec elle que tu n'avais pas forcément avec d'autres clients, tu savais qu'elle te donnait aussi très souvent du fil à retordre. un, en particulier. tu peux me donner des indices quant au moyen de faire tomber un homme pour ses méfaits passés et présents ? mais je préfèrerai qu’on en parle entre quatre murs, dans un de nos bureaux, si tu le veux bien. tu relèves doucement un sourcil, intrigué par ce qu'elle te disait là. et bien allons dans mon bureau alors, je vais voir ce que je peux faire pour toi. tu souffles doucement tout en partant en direction de ton bureau, ta tasse de café à la main.

Aurore était le symbole de la réussite, celle qui ne s’était souciée que d’elle-même pour parvenir aux objectifs fixés sur un bout de papier et qui témoignaient de sa détermination. Son parcours s’était déroulé sans encombre, sans accroche, mis à part sans doute un divorce qui n’avait pas été prévu, mais elle ne pouvait guère se plaindre du jugement qui avait été rendu. Elle avait tout obtenu, argent, enfant avant de décoller vers la ville de l’amour.. Mais depuis quelques mois, elle avait repris l’avion pour s’installer à Trois-Rivières afin de retrouver, non pas Lars Vranken le Détestable, mais sa précieuse enfant. La famille avant tout, ce lien du sang avant celui du pouvoir. Toutefois, les cartes avaient été redistribuées depuis que son ex-mari lui avait planté un couteau en plein dans le myocarde afin de lui retirer sa précieuse fille, cette tempête imprévisible en rébellion avec la terre entière. Cette décision ne lui revenait pas de droit, et il paierait un jour. Tôt ou tard, elle se vengerait, lui ferait regretter cet élan de paternité, d’autorité qui lui avait été retirée des années auparavant en plein tribunal. Mais à l’heure actuelle, l’avocate avait retrouvé son associé avec lequel elle partageait bureau et bien plus. Ils possédaient les mêmes valeurs, et ce petit plaisir de se chercher, de se taquiner.. comme à cet instant précis, où la brune avait comparé Aaron au mari parfait. Elle arqua un sourcil, et sourit. « pourquoi ne seraient-elles pas de mon avis ? Sont-elles aveugles ? Ne me fais pas des propositions de ce genre, je pourrais être tentée de passer davantage de temps dans ton bureau » . Elle lui adressa un clin d’œil, sachant très bien qu’elle ne s’aventurerait pas dans les draps avec Aaron, même si cela pourrait être à coup sûr un moment plus que mémorable. Et si par le passé, cela ne l’avait nullement dérangée de mêler travail et plaisir, elle ne s’y aventurerais pas. Très rapidement, le professionnel reprit le dessus, et le nom Poulin fut mis sur le tapis, un nom qui était familier à Aurore. Elle avait rencontré Charles, du moins, ce dernier s’était invité dans son bureau. «  j’ai eu un aperçu dernièrement, avec le patriarche. Mais d’après ce que j’ai pu comprendre, ce n’est pas forcément lui qui poserait le plus de souci, ou du moins qui serait à la barre de son entreprise. Laisse-moi deviner, comment s’appelle-t-elle, Scarlett ? Cela ne m’effraie pas particulièrement, mais j’ai éventuellement un gros dossier qui devrait rentrer » . Elle n’était encore sûre de rien, mais risquait d’apporter des conseils à une autre famille influente de la ville. Cela viendrait en temps voulu, parce qu’ils se devaient de retrouver le calme de quatre murs afin d’éviter que des oreilles indiscrètes n’aient connaissance de la suite de la conversation. Elle avait besoin de son associé pour l’aider à sa machination, à ce que le diable ne soit refroidi pat une pluie divine ou vengeresse. La porte fermée, elle ne put que prendre place dans un fauteuil et porta la tasse de café à ses lèvres. «  je dirai simplement un nom : Lars Vranken. » . Elle avait déplacé le premier pion, avait nommé celui qu’elle comptait citer à comparaître voire même faire écrouer, lui le premier homme de la ville, celui qui se cachait derrière son journal et son pouvoir.