ce soir, je veux rêver. ce soir, j’ai envie de m’amuser. ce soir, je me laisse aller. ce soir, je m’en fous. c’est l’été. je veux pouvoir profiter. ma jambe va mieux, je peux danser, boire et plonger. je peux draguer, rire et chanter. je ne travaille pas, je vais kiffer.
pour la première fois, j’avais prévu de me rendre au festival de trois-rivières. moment festif attendu par ses habitants, la promesse donnait assez envie. piscine, cocktails, bonne bouffe, musique, concerts, fête foraine… bref, l’été qui commence quoi. tous en maillot ou en tenue estivale, assoiffés et avides de nouvelles rencontres. pourquoi pas ? même si je préfère les soirées plus tranquilles, cette fois, je voulais sortir de ma zone de confort. lila et nora seraient aussi dans les parages. on irait danser et boire des coups, rigoler et oublier.
dix-sept heures un vendredi soir. le week-end commençait. je ne travaillais pas aujourd’hui. ça tombait bien, je pouvais me concentrer sur le show du jour. les organisateurs avaient proposé au groupe de faire une petite représentation et j’étais excitée comme une puce. nous avions une « vraie » date et c’était surtout ma première fois grandeur nature avec la team des saphyr. la classe. depuis que j’avais intégré le groupe, je me sentais tellement dans mon élément. notre passage était prévu vers vingt-deux heures. j’avais le temps de flâner dans les allées du festival, découvrir les stands, boire quelques verres, goûter l’eau de la piscine et kiffer le moment.
« qui veut tremper les pieds avant de faire le train-fantôme ? » « ok mais je veux mon spritz d’abord » « ok meuf, on te suit » « il est pas un peu tôt pour.. » « oh ça va leann, dis-toi qu’il y a bien un endroit quelque part sur cette terre où ça l’est. aller hop, viens, on va se faire servir ». les filles m’avaient rejointe. on se mit chemin, direction la piscine. ça donnait envie tellement il faisait beau et chaud. lila prit d’assaut trois bains de soleil encore libres sur lesquels nous disposâmes nos serviettes et nos affaires. avant de partir à l’assaut d’un premier verre, j’ôtai mon tee-shirt, laissant apparaître mon haut de maillot orange. c'est bon, nous étions prêtes à nous rendre au comptoir du bar éphémère installé pour l’occasion. il commençait à faire soif. on se mit à commander nos premiers breuvages de la soirée. « allez leann, détend-toi un peu. et vas-y tranquille sur la descente, t’as un concert à assurer tout à l’heure ! »
les filles avaient été servies en premières. elles repartirent aux places et me firent signe qu’elles m’y attendraient. après avoir été dérangé plusieurs fois, le serveur finit par me tendre mon mojito bien frais et… bien trop rempli ! tellement rempli que je ne vis pas l’accident arriver… je me retournai et m’apprêtai à effectuer un vrai jeu d’équilibre. je marchais calmement, concentrée sur mon verre rempli à ras bord. les filles me regardaient, mortes de rire. je sentis le rouge me monter aux joues, ne voulant pas commencer à me faire remarquer. lorsque lila s’écria « leann, attention ! » un ballon de football américain lancé à toute allure, allait atterrir sur mon verre ! en tentant de l’éviter, je me déportai sur un côté, en longeant le bord de la piscine... sauf qu'au même moment un festivalier voulut passer. le ballon réussit à atterrir sur mon verre, qui explosa à mes pieds. il n’était pas impossible que quelques gouttes de rhum ruisselait déjà dans le bain... dans le geste et la surprise, je bousculai le festivalier qui passait trop proche, et, complètement déséquilibrée par la chute du verre, je m’emmêlai les pieds et tombai avec lui.
plouf.
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Ven 17 Juil - 8:43
d'humeur ou pas, le festival de trois-rivières est un incontournable duquel tu ne peux pas te défiler. t'es revenu ici pour ça, d'ailleurs. adrianna partie et désormais seul, t'avais décidé de venir faire un tour ici pour ne surtout pas te laisser aller à te morfondre et à perdre le peu d'bonne humeur qu'il pouvait te rester. reconquérir tes soeurs était un travail à temps plein. et si bonnie et toi aviez déjà retrouvé une certaine complicité, tu savais que jill serait plus difficile à convaincre. tu ne lui en veux pas, tu n'as pas l'droit de lui en vouloir. le temps vous a éprouvé, tous. t'as fait ton temps, également. en tant que frère, t'as pas été l'modèle dont elles pouvaient avoir besoin. démissionnaire et désolidarisé à l'instant même où la situation s'était compliquée pour vous, t'avais taillé la route trop jeune pour new york sans même te retourner en arrière. était-ce normal ? peut-être pas, mais au fond, qui peut encore te juger pour avoir préféré fuir plutôt que d'affronter la chute de bonnie et l'adolescence de jill ? - personne - tu souffles, dans ta chemise fleurie à moitié ouverte et ton short. ici, l'ambiance est bonne et t'es bien décidé à profiter de l'instant sans trop te laisser perturber par le reste. marissa est rangée dans un coin de ton esprit, tu n'y apportes qu'une faible importance même si tu sais que ton coeur tout entier te hurlerait bien volontiers de l'inviter. aujourd'hui, c'est ta journée, tu viens seul pour ne pas avoir à t'encombrer de tes problèmes et de tes soucis. chaque chose en son temps, et pour l'heure, c'était au bord de la piscine que tu flânais. avec l'envie, discrète, de te jeter à l'eau pour te rafraîchir. du coin de l'oeil, tu observes la foule sans dire un mot, ne reconnaissant pas un seul visage - ou si peu -. ok, avant d'plonger, se rafraîchir, voilà ce que tu te dis au moment où tu prends la direction du bord. et puis, - BAM - tu l'sens pas venir, tu la vois pas non plus. trop occupé à t'laisser porter par l'instant sans doute, tu sens à peine la pression sur ton corps lorsqu'elle te bouscule. et puis, la chute, immanquablement. vos deux corps qui basculent et l'eau qui frappe tes tempes. tu fermes les yeux, surpris par la fraîcheur de la flotte alors que tu cherches, rapidement, à sortir la tête de l'eau. bien loin d'être énervé, tu ne peux t'empêcher de rire comme un crétin quand la tête de ta complice sort à son tour de l'eau. et puis, - silence - tes yeux se noient dans les siens comme ton corps dans l'océan d'souvenirs. (leann ?) tu t'entends prononcer alors que l'temps se suspend autour de vous. à mille lieues d'ton ancienne vie, ici, dans l'berceau d'l'ancienne, tu vois passé et présent se conjuguer sous les traits si singulier d'une femme que tu n'aurais su oublier pour rien au monde. la première silhouette effleurée alors que tu sortais tout juste de prison, là-bas.
je sentis la différence de température en quelques secondes. la châleur de la fin de journée fit place à la fraîcheur – et l’humidité – du bain, dans lequel je me jetai sans rien comprendre pourquoi, ni comment. je sentis l’eau envahir mon short en jean et je m’auto-remerciais d’avoir eu la bonne idée d’enlever mon tee-shirt avant d’aller au bar.
je remontais au plus vite, espérant que des bouts de verre n’étaient pas tombés dans l’eau, lorsque je le sentis près de moi. il était tombé avec moi. je l’avais fait chuter surtout. ce pauvre festivalier était passé au mauvais endroit au mauvais moment. je sortis la tête de l’eau, passai mes mains sur mes yeux et plaquai mes cheveux en arrière, remis mon maillot en place. (leann ?) entendis-je. qu’elle ne fut pas ma surprise en découvrant mon camarade de chute. je pinçai mon nez pour éviter qu’il ne continue de couler, avant de repasser ma main dans les yeux légèrement noircis par le maquillage humide ; « oh… je rêve. toi. vraiment toi ?... ici ?... »
bastian. à trois-rivières. dans un festival. et dans une piscine. vous avez dit kamoulox ? bastian. un mirage que je pensais volatilisé comme les vrais. une ombre furtive. un souvenir doux mais hélas, éphémère. une douce rencontre qui avait été chronométrée. quelques heures bienheureuses, courtes mais intenses, vacillantes. inoubliable. et ce soir, le destin me le mettait littéralement entre mes jambes nues. et me le fit basculer dans le même bain.
sans comprendre, j’avais oublié où j’étais, avec qui j’étais venue, ce qui m’avait poussé à tomber dans l’eau. j’essayai de revenir sur terre, en m’inquiétant de la chute en elle-même. avais-je fait mal à bastian ? toujours dans la piscine, l’eau aux épaules, je réalisais que j’avais quand même donné un beau spectacle ! « pfff… je suis désolée, je suis tellement maladroite. je ne t’ai pas fait mal j’espère ? »
puis je commençai à réaliser l’impensable. bastian était dans la piscine, tout habillé. avec moi. j’alternais entre surprise, malaise de la chute et étonnement : « bastian. mais c’est dingue. » je ne savais quoi dire. je le regardai distinctement, je l’observais, l’analysais. il était là.
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Lun 19 Oct - 15:06
tu t'rappelles jusqu'au goût de ses lèvres sur les tiennes. t'as rien oublié, t'as jamais su l'oublier. c'est pas que t'en étais tombé amoureux mais après trois ans d'emprisonnement, elle avait été le premier corps que t'avais pu fouler de tes doigts hésitants et fébriles. elle avait été la première montagne qu'on t'avait donné l'autorisation d'escalader, la première bouffée d'oxygène qu'on t'avait laissé prendre. elle avait été ta planche de salut, la seule femme qui avait fait de ton expérience à new york un bon souvenir. et puis, t'étais parti. juste après. parce que t'avais pas envie d'la faire souffrir, moins encore de la retenir ou de l'obliger à en apprendre davantage te concernant. tu voulais qu'elle garde de toi le même souvenir que tu conservais d'elle. un mirage, un oasis en plein désert. alors t'avais pris tes affaires et disparu. jusqu'à ne plus jamais la revoir.. tout du moins, jusqu'à aujourd'hui. (oh… je rêve. toi. vraiment toi ?... ici ?... ) sa surprise est aussi sincère que la tienne. d'ailleurs, tes lippes s'agrandissent dans un sourire que tu n'contrôles pas. c'est comme respirer un bon coup, brusquement. toi qui n'voulais pas sortir aujourd'hui. (pfff… je suis désolée, je suis tellement maladroite. je ne t’ai pas fait mal j’espère ?) tu rigoles un peu, passes une main sur ton visage et tes cheveux. (c'est qu'de l'eau, t'inquiète pas. rien d'cassé.) tu la rassures comme tu peux, toujours en proie à ce sentiment délicieux de retrouver une vieille amie - mais pas que - et t'as l'myocarde qui bourdonne dans ta poitrine. (bastian. mais c’est dingue.) tu t'approches d'elle, doucement, tu écartes un peu les bras. (viens me faire un câlin au lieu de me regarder comme ça.) tu lui lances sur un ton de défi.
même si on était toujours dans l’eau, c’est comme si je ne le sentais pas. je ne réfléchissais pas à ma trombine, aux cheveux trempés et emmêlés, aux gouttes qui perlaient sur mes joues et mes cils, à l’eau suspendu à mon nez… je ne réfléchissais pas à tout cela, rendue statique par la présence inattendue de bastian ici, que je venais maladroitement de bousculer dans le grand bain...
gênée de ma maladresse et de la situation – je n’aurais jamais imaginé le retrouver ici – je perdais mes mots et enchaînais les grandes phrases que le bel homme me fit remarquer : (c'est qu'de l'eau, t'inquiète pas. rien d'cassé.) « certes. en tout cas, je suis désolée. » dis-je en mettant ma main sur la bouche, me retenant de pouffer de rire. moi qui avait prévu de passer une bonne soirée avec la bande, faire quelques attractions, danser et peut-être faire des rencontres… désormais trempée telle que j’étais, mon programme était légèrement chamboulé. d’ailleurs, je voyais les filles qui se fendaient la gueule et semblaient bien se ficher de moi. sympa les copines. elles me firent tout de même signe, savoir si j’allais bien. je leur répondis d'un hochement de tête, de ne pas s’inquiéter. toujours dans l’eau, bastian riait aussi. il s’approcha et m’invita à l’enlacer. « ahahah je ne te regarde pas ‘comme ça’. je suis plutôt… réceptive à la vue du tee-shirt mouillé qui fait apparaître de jolies… vagues ! » répondis-je en pouffant de nouveau et en venait me blottir dans ses bras trempés. je me mis sur la pointe des pieds afin de paraître un peu plus grande. je sentis quelques gouttes de ses cheveux tomber sur mes épaules et mon visage. la situation était coquace, drôle et assez … agréable au final. sa peau, bien qu'humide, et son souffle, me firent revenir quelques années plus tôt... comme si, au moindre contact, tout vous revenait en une seconde en mémoire ; vos émotions, vos sentiments, votre état d'esprit, votre humeur du moment... cette "décharge" était inattendue mais absolument délicieuse en soi.
j’aperçus lila arquant les sourcils, complètement éberluée de voir que j’étais en train de me blottir dans les bras de ma victime. il y aurait de l’explication de texte à faire…
je me sortis de mon étreinte, gardant mes mains sur les bras de bastian. je plongeais mon regard dans le sien et je lui posai LA question à 1 dollar ; « est-ce que tu veux qu’on sorte de l’eau aller se sécher ou… attends-tu le meilleur moment pour tenter de te venger en coulant ma tête sous l’eau ? »
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Lun 16 Nov - 14:27
le passé reste au passé, en règle générale. mais à trois-rivières, il semblait trouver un malin plaisir à se mélanger au présent, comme pour se rappeler à toi, comme pour te forcer à ne jamais rien oublier de ce que t'avais vécu. d'abord faust et maintenant... leann ! un souvenir fugace qui se rappela à ta mémoire d'un seul regard. elle était toujours aussi charmante, toujours aussi belle. même les cheveux trempés. tu souris, forcément, parce que ça t'paraît la réaction la plus naturelle à avoir. contrairement à faust, t'es content de la retrouver. leann appartient à new york, elle aussi, mais dans ses bons côtés. (certes. en tout cas, je suis désolée.)[/b] tu souris en coin, secoues légèrement le visage avant de la voir te dévisager de la tête au haut de ton torse, visible par-dessus l'eau qui vous entoure. t'oublies un instant la foule tout autour de vous, tu n'vois plus qu'elle et ce petit regard cocasse avec lequel elle prend plaisir à te détailler. tu t'rappelles de votre nuit, la seule. celle qui t'avait donné l'courage nécessaire pour acheter un billet d'avion le lendemain et disparaître à nouveau. tu n'lui avais jamais dit où tu allais, tu n'pensais pas non plus la revoir. (ahahah je ne te regarde pas ‘comme ça’. je suis plutôt… réceptive à la vue du tee-shirt mouillé qui fait apparaître de jolies… vagues !) bien sûr, ce sont les vagues qu'elle observe. tu rigoles un peu, clignes de l'oeil. (à d'autre leann, ce sont pas les vagues qui attirent ton oeil.) tu lui lances avant de l'étreindre doucement. son parfum envahit jusqu'à ton épiderme, et tu t'en délectes. t'as l'sentiment de remonter le temps mais ça n'a rien d'agressif, bien au contraire. c'est même plutôt merveilleux comme instant. quand elle se dégage, tu plantes tes iris dans les siennes en te délectant de son sourire gentillet. (est-ce que tu veux qu’on sorte de l’eau aller se sécher ou… attends-tu le meilleur moment pour tenter de te venger en coulant ma tête sous l’eau ?) d'un simple signe de tête de gauche à droite, tu lui fais comprendre que tu n'comptes pas te venger. tu lui tends la main pour l'aider à se hisser jusqu'au bord où tu l'aides, une fois encore, à sortir. tu l'imites ensuite en quittant le bassin. (tu es venue ici toute seule ? ou dois-je procéder à un kidnapping pour t'avoir pour moi quelques instants ?) tu lui demandes en attrapant la serviette qu'elle te tend.
dans le contexte d’une retrouvaille inattendue, vous avez souvent deux réactions. d’une part, le côté ‘surprise’ de la retrouvaille en elle-même, inattendue, émouvante et déroutante. d’autre part, en léger décalage, vous ne pouvez vous empêcher de mettre du temps à réaliser, vous êtes captivé par le moment, par la personne que vous retrouvez, revoyez, les souvenirs vous inondent d’un coup. bref, vous atterrissez et vous analysez chaque détail de la personne qui vous apparaît face à vous. un vrai moment délicieux, hypnotique, qui vous fait chavirer en une seconde. c’est ce qui se passe avec bastian, cet après-midi là. la surprise impossible de le revoir et la situation gênante de la circonstance, mais plutôt drôle in fine. je rougissais, je rigolais bêtement.
bastian m’enlaça enfin. une décharge me parcourut. des images furtives me transpercèrent. des images douces et chaudes. mais aussi une image de vide. bastian avait pris la tangente au lendemain d’une nuit douce et délicieuse partagée. pas trop grave. je fus hapée par les moulures de son corps, dont je me souvenais parfaitement. bien que furtif, ce moment fut agréable. je profitais d’avoir son oreille toute proche pour lui susurrer quelques mots ; « ça me fait trop plaisir de te voir bastian. »
bastian m’invita à sortir de l’eau en attrapant ma main. je me hissais hors du bassin et tendis une serviette à ma victime. je finis par héler un serveur. mon verre s’était explosé au sol, et j’espérais en recommander un nouveau. « pourriez-vous m’apporter un autre mojito s’il vous plait ? je ferai gaffe la prochaine fois, promis. bastian, tu veux quelque chose ? c’est pour moi ! je te dois bien ça ! » dis-je en m’essorant les cheveux.
bastian me demanda si j’étais pressée, occupée ou si j’avais un peu de temps à lui accorder. (tu es venue ici toute seule ? ou dois-je procéder à un kidnapping pour t'avoir pour moi quelques instants ?) après tout, nous ne nous étions pas vus depuis longtemps. et la dernière fois avait été assez furtive. oh oui, kidnappe-moi bastian avais-je envie de lui répondre. « je suis avec quelques amies mais allons partager ce verre tant attendu tranquillement, je te suis. » répondis-je.
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Mer 6 Jan - 15:56
à croire que la vie se faisait un plaisir de remettre sur ton chemin des visages que tu pensais ne jamais plus revoir. après Lydia et Jane, voilà que Leann se matérialisait alors que tu n'avais plus pensé à cette dernière depuis.. depuis cette nuit, ma fois. il faut comprendre, elle avait été la première femme que tu avais rencontré au sortir de prison et la première à laquelle tu avais succombé. mais plus que ça, elle avait été cet élément déclencheur qui t'avait fait comprendre que New York n'était pas pour toi et qu'il était temps de partir. c'était grâce à elle que tu avais pris ta vie en main et décidé de ce que tu allais en faire. la revoir te réchauffe le coeur, forcément. tu t'rappelles de tout, t'as cette faculté à ne jamais rien oublié. et c'est assez maladroitement que tu l'enlaces. - ça me fait trop plaisir de te voir bastian. elle te souffle en souriant. et tu dois bien admettre que la réciproque est vrai. tu n'nies pas non plus le frisson qui te parcourt le corps lorsque son torse se cambre contre le tien mais en fais volontairement abstraction. en sortant de l'eau, tu attrapes la serviette alors qu'elle hèle déjà un serveur. pourriez-vous m’apporter un autre mojito s’il vous plait ? je ferai gaffe la prochaine fois, promis. Bastian, tu veux quelque chose ? c’est pour moi ! je te dois bien ça ! tu souris. - la même chose, s'il vous plait. tu réponds, simplement. tu plonges ensuite tes opales dans les siennes et tu l'invites à t'accompagner. même un court instant, tu saurais t'en contenter. t'as envie d'en apprendre plus sur ce qu'elle est devenue et ce qu'elle fait aujourd'hui, comme si ce bref retour en arrière te permettrait, à nouveau, d'y voir plus clair sur ton avenir. elle esquisse un sourire sincère. - je suis avec quelques amies mais allons partager ce verre tant attendu tranquillement, je te suis. tu opines du chef, ravi. tu lui attrapes la main et l'entraînes déjà loin de l'eau. pas encore sec, tu t'installes sur l'un des transats et l'invites à s'assoir en face de toi. - qu'est-ce que tu fais à Trois-Rivières ? New York ne t'emballait plus ? tu commences l'interrogatoire, piqué à vif dans ta curiosité.
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