c'est l'moment que tu préfères. quand le bar n'est pas encore ouvert et que tout reste à faire. l'accalmie, avant l'début des hostilités. cet endroit est un lieu de prédilection pour toutes les personnes qui bossent dans les forces de l'ordre ou dans l'domaine médicale de la ville. ici se croisent des flics, des infirmiers mais également des avocats. en règle général, c'est un lieu assez bien fréquenté, par des gens qui ont toujours beaucoup de conversation et des tas de choses à raconter. t'es heureux d'avoir été embauché par juliet, même si tu n'comprends pas toujours les raisons qui l'ont poussé à t'faire confiance. quoi qu'il en soit, t'es bien content d'faire partie de l'équipe.
l'intégration a été assez simple, tu dois bien l'admettre. les gens sont gentils, et cette convivialité, propre à trois-rivières, t'avait sans doute manqué à new york. ici, les gens prennent le temps de se parler, de se saluer et de se dire bonjour. là-bas, personne ne se voit, personne ne se calcule vraiment. alors t'es bien, ici, tu dois l'admettre. juliet est une patronne en or et te fait confiance. t'as eu du bol, c'est vrai, d'avoir eu l'esprit d'lui préciser que tu étais déjà dj dans la grande pomme. ça a aidé, forcément, à l'embauche. aujourd'hui, c'est toi qui es en charge de l'ambiance, quand les lumières s'allument. et t'aimes ça, c'est vrai. ce calme, avant la tempête, tu l'apprécies, derrière tes platines, à ranger les disques et en sortir d'autre. la tête dans tes pensées, t'entends à peine la porte s'ouvrir. quand tu lèves les yeux, tu croises le regard de juliet et tu souris. tu lui fais un rapide signe de la main en poursuivant tes activités. quelques instants plus tard, tu te rapproches du bar, où tu la retrouves, le nez dans ses affaires. (tu vas bien ?) tu lui demandes, poliment. parce qu'à trois-rivières, tout le monde se connait et tout le monde s'apprécie, c'est un atout rare pour une ville, tu dois bien le reconnaître.

tu te rends au travail. ton sac à main posé sur ton épaule, t'as mis une veste un peu plus chaude, des petites bottines, un jean noir et un haut clair légèrement décolleté. tu t'habilles toujours un peu sexy, tout en tâchant de rester classe. dans ton bar, tu sais très bien le genre de personnes que tu vas avoir. c'est pas le genre d'endroit où les alcooliques du coin viennent boire leur verre. même s'il arrive que tu en reçoives quelques uns, le bar ne refusant bien sûr aucun client, c'est plutôt rare. t'as créé ce bar pour ton frère. suite à ses conseils. et il avait parfaitement raison, ce genre d'endroit fonctionne parfaitement bien ici dans la ville. les pompiers, les policiers et les médecins de la ville viennent régulièrement dans ces lieux. t'as parfois des avocats et d'autres corps de métier dans ce genre-là. t'es fière de ton bar. vraiment. tu pousses les portes de celui-ci et tu affiches un sourire et un signe de la main à l'intention de bastian. déjà présent, prêt à mettre l'ambiance comme toujours. t'avais choisi de lui faire confiance sans savoir si le jeune homme allait être vraiment à la hauteur de tes espérances. pour l'heure, tout se passait bien. tu attendais de voir au fil des semaines s'il continuait à être l'employé modèle qu'il était pour le moment. tu poses ton sac derrière le bar et tu commences par préparer la caisse. tes yeux rivés sur celle-ci, tu finis par relever la tête quand tu entends, tu vas bien ? tu affiches un large sourire. toujours de bonne humeur, juliet. c'est comme ça que tout le monde te connaît ici. oui, très bien. et toi ? prêt à mettre l'ambiance ? tu demandes avec un petit rire et un clin d'oeil.

la clientèle du bar est une garantie qui te fait du bien. savoir qu'ici se réunissent généralement médecins, flics ou encore avocats fait du ''rendez-vous'' un lieu de villégiature à la réputation en or. ici, pas d'problèmes à la nuit tombée. les gens ne s'envoient pas sur la gueule pour un regard biaisé ou une accolade maladroite. ici, les gens se côtoient dans des conditions plutôt calmes et sereines, tous partageant, à deux-trois exceptions près, la même profession et les mêmes idéaux. évidemment, ça t'avait fait peur, la première fois. peur qu'on te reconnaisse - comme si les flics de trois-rivières étaient en contact avec ceux de brooklyn. - et puis, l'appréhension passée, tu devais bien admettre que travailler ici te donnait l'occasion de ne surtout pas commettre d'impairs. pour adriana, t'avais repris l'droit chemin. hors de question de faire d'la merde, encore. et d'finir derrière les barreaux. même si l'envie d'partir en vrille frôlait parfois ton esprit, tu n'y cédais jamais. il te suffisait d'te souvenir du chemin parcouru pour ne pas avoir à faire tomber les remparts que t'avais dressé entre toi et ton passé.
juliet relève la tête, quand tu lui parles. tu lui souris, elle te le rend bien. (oui, très bien. et toi ? prêt à mettre l'ambiance ?) tu souris, t'installes sur le tabouret juste en face d'elle. t'as jamais remarqué les cernes sous ses yeux. t'avais jamais remarqué non plus cette étrange nostalgie qui se déguise dans ses iris. de si près, elle avait plus l'air aussi heureuse qu'elle pouvait le prétendre, parfois. c'est l'avantage des lumières sombres, ça calfeutre, ça masque. (en forme, oui.) même si tu d'vais bien admettre que l'bébé dormait mal, qu'en conséquences adriana dormait mal et que, par la même occasion, tu dormais tout aussi mal. tu arques un sourcil, te penches légèrement. (tu n'm'as jamais expliqué pourquoi tu avais créé cet endroit.) tu lui d'mandes, comme ça. il reste du temps avant l'début de la soirée et t'as bien envie d'connaître son histoire, à juliet.

tu t'installes rapidement derrière ton bar. là où est ta place pour le reste de la soirée. tu le sais, ce serait une bonne soirée. parce que c'était toujours comme ça finalement dans ce bar. de belles soirées. parfois calme, parfois plus mouvementée. mais tout se terminait toujours très bien. c'était l'avantage d'avoir une clientèle telle que la tienne, bien sûr. ce n'était pas les flics qui allaient commencer à déclencher une bagarre à la fin de la soirée. ça ne les empêchait pas de boire et de s'amuser, mais ils savaient se tenir. ils n'avaient surtout pas le choix, ils risquaient leur travail en se comportant mal dans une soirée, c'était évident. ton regard qui se posait sur celui de bastian. t'étais ravie de l'avoir engagé. tu ne le connaissais encore que très peu finalement, mais tu le trouvais plutôt sympathique. et surtout très doué pour mettre l'ambiance dans le bar. tu lui demandais d'ailleurs tout de suite s'il était prêt pour la soirée. en forme, oui. il affirme et tu affiches un large sourire. tu commençais à préparer ton bar. il te restait encore un peu de temps avant que les portes ne s'ouvrent et que les clients commencent à arriver. vous aviez des horaires particuliers, mais tu tentais d'ouvrir le plus possible dans la journée et la soirée. parce qu'il était évident que les corps de métiers qui venaient dans ce bar possédaient des horaires très particuliers. ce qui permettait d'avoir un peu de monde tout le temps, finalement. tu n'm'as jamais expliqué pourquoi tu avais créé cet endroit. il demande finalement. le genre de questions qu'on ne te posait que très rarement, finalement. les gens s'en fichaient sans doute des raisons qu'il y avait derrière. alors qu'à tes yeux, elles ont une importance toute particulière. et bien c'est mon frère qui m'en a donné l'idée il y a quelques années. il était flic ici à trois-rivières et il était persuadé qu'un endroit comme ça pourrait plaire à ses collègues, comme aux pompiers ou autres. tu commences l'explication, tu poses tes yeux sur ceux de bastian. mon frère est mort il y a trois ans et je me suis enfin décidée, en son honneur, en quelques sortes. tu souffles doucement.

tu f'ras tes preuves, petit à petit, t'en doutes pas. elle apprendra à t'faire confiance, à t'laisser gérer la musique comme tu l'entends sans s'inquiéter. il lui faudra l'temps, tu l'as compris dès l'embauche. juliet tient à cet endroit comme à la prunelle de ses yeux. pourquoi ? t'en sais rien. t'es de retour depuis trop peu de temps pour t'intéresser à la vie et aux histoires des gens du coin. tu apprendras, petit à petit, comme tout le monde. tu sais que dans une ville comme trois-rivières, tout circule trop rapidement. pour l'heure, tu te contentes de t'installer face à elle et de lui poser la question, sans sourciller. t'es franc, tu l'as toujours été. t'es gentil aussi, du coup, tu l'fais avec délicatesse. elle relève ses yeux vers les tiens, elle t'explique. (et bien c'est mon frère qui m'en a donné l'idée il y a quelques années. il était flic ici à trois-rivières et il était persuadé qu'un endroit comme ça pourrait plaire à ses collègues, comme aux pompiers ou autres.) t'écoutes attentivement, captivé et intéressé. t'aimes les histoires, t'aimes les lieux qui en sont emprunts et quand elle t'avait embauché, t'avais tout de suite senti que celui-ci avait une histoire bien particulière. (mon frère est mort il y a trois ans et je me suis enfin décidée, en son honneur, en quelques sortes.) ok, tu restes silencieux. tu t'attendais pas à cette chute. tu trouves ça touchant, presque émouvant. tu la regardes, droit dans les yeux. t'es sincère quand tu avances ta main sur la sienne. (c'est sans doute le plus bel hommage que tu pouvais lui faire.) tu lui dis, en gardant ton sourire conquis. elle te plait, juliet. elle est douce, elle a l'air gentille et honnête. une patronne en or, somme toute. et t'espères que la collaboration se passera bien. (j'espère en être à la hauteur.) tu ajoutes, enlevant ta main doucement. comment il est mort ? c'est la seule question qui traverse ton esprit pour relancer la conversation, mais t'oses pas. t'es trop poli pour ça. et puis, tu t'dis qu'elle se confiera, avec le temps. tu vas pas forcer les choses, c'est pas l'but et c'est pas comme ça que ça fonctionne..

t'es fière de ton bar. t'es fière de la façon dont tu en occupes. t'y mets toute ton âme finalement, parce que tu le sais, ce lieu a une signification toute particulière à tes yeux. et bastian semblait l'avoir compris. quand il te demande pourquoi tu as créé cet endroit, t'es persuadée qu'il s'attend à une histoire particulière. ton regard posé dans le sien, tu n'hésites pas à la lui raconter. pour toi, c'est un hommage. à ton frère. ange. parti bien trop tôt à tes yeux. ton frère qui était persuadé que tu pourrais tenir un endroit comme celui-ci et qui ne s'était pas trompé. parce qu'il savait de quoi tu es capable. parce qu'il savait pertinemment que tu pouvais y arriver et que ce genre de lieu ne pourrait que fonctionner. aujourd'hui, tu constatais qu'il avait raison. comme toujours. ange a toujours eu raison sur tout, de toute façon. bastian te regarde, touché par ton histoire. touché par cet hommage que tu avais fait. sa main qui vient se poser sur la tienne. il est gentil, bastian. tu le connais peu et pourtant, tu l'apprécies déjà énormément. c'est sans doute le plus bel hommage que tu pouvais lui faire. un mince sourire s'étire sur tes lèvres alors que tu regardes autour de toi. c'est vrai, c'était un bel hommage. et tu comptais bien faire durer tout ça, aussi longtemps que tu en seras capable. j'espère en être à la hauteur. tu hoches la tête rapidement. je n'en doute pas une seconde. tu lui lances avec un clin d'oeil. mais c'est vrai, je pense que mon frère serait vraiment ravi de voir que je l'ai fait et que ça fonctionne. il avait toujours de bonnes idées et un bon instinct. tu lances avec un sourire en coin. ton frère te manque, tous les jours. ange et toi, vous étiez tellement proches. tu donnerais tout pour le revoir. tu as des frères et soeurs toi ? tu demandes, tu ne connais que trop peu de choses sur lui finalement.

c'est assez rare, de tomber sur des gens comme juliet, dans l'domaine professionnelle. des gens capables de donner une chance à de parfaits inconnus sans réelles qualifications. forcément, tu t'es pas présenté ici les mains vides. t'as déjà eu l'occasion de toucher des platines et de faire tes preuves en soirée. mais t'as jamais vécu d'cet art-là. tu sais pas si, sur la distance, tu sauras tenir le rythme et ambiancer suffisamment l'endroit pour donner aux gens l'envie de revenir. et puis.. tous ces flics. ça t'effraie un peu. ton séjour en taule t'a donné l'angoisse chronique de l'uniforme. tu te dis néanmoins qu'être entouré de tous ces gardiens d'l'ordre, ça t'évitera de retomber dans tes vieux travers. aujourd'hui, t'es un homme, un adulte. tu vas devoir composer avec tes nouvelles responsabilités. au fond d'toi, t'espères te montrer à la hauteur de la confiance que te donne juliet. (je n'en doute pas une seconde.) tu souris, content d'entendre cette sincérité dans l'ton qu'elle emploie. elle ne doute pas, ne doute plus. elle sait que t'es à ta place et ça t'aide à t'sentir mieux. comme si son aval te donnait l'droit d't'estimer enfin heureux de la chance qu'on te donne. (mais c'est vrai, je pense que mon frère serait vraiment ravi de voir que je l'ai fait et que ça fonctionne. il avait toujours de bonnes idées et un bon instinct.) elle parle de son frère avec tant d'admiration. tu souris (il devait sans doute penser pareil de sa soeur.) parce que t'as l'sentiment qu'ils étaient liés, bien plus que tu ne le seras jamais avec tes propres soeurs. à qui la faute, au fond. c'est toi qui es parti. (tu as des frères et soeurs toi ?) tu cesses de sourire. bonnie t'a accueilli plus ou moins bien, mais tu t'rappelles de jill et de ses piques, de sa rancoeur. tu peux t'estimer heureux qu'elle n'ait pas cherché à t'poignarder à peine en te revoyant aux obsèques de votre mère. pour l'heure, le rapport est tendu. (deux soeurs. une plus grande et une plus jeune.) tu lui réponds, simplement. (nos rapports sont un peu.. tendus.) tu n'mens pas, tu n'travestis pas la réalité.

tu donnerais tout pour pouvoir montrer aujourd'hui à ton frère ce que tu as fait. pour lui monter que tu avais créé cet endroit dont il te parlait tant. t'avais suivi ses conseils et t'avais sauté le pas. t'étais fière de toi.. même si dans le fond, t'aurais préféré pouvoir le faire plus vite. t'aurais aimé pouvoir le faire quand il était encore là, en vie. t'aurais aimé pouvoir lui servir à lui la toute première bière de ce bar en remerciement pour tout ce qu'il a fait pour toi. c'était particulier entre ange et toi. une relation tellement fusionnelle et importante à tes yeux. tu lui racontais tout, sur toi. comme lui te racontait tout sur lui, d'ailleurs. ou du moins, tout ce qu'il pouvait te raconter. son métier l'obligeant à garder certaines choses sous silence, forcément. enfin, tu aimes à penser qu'ange serait fier de toi. tu l'espères en tout cas. parce que t'as tout fait pour lui, finalement. pour l'honorer. et tu crois que de là-haut, il doit t'observer et t'espères qu'il est heureux, pour toi. il devait sans doute penser pareil de sa soeur. tu affiches un petit sourire en coin. tu l'espères, bien sûr. il te manque, bien trop. ses conseils, ses blagues, son regard, ses tendresses. t'avais besoin de ton frère pour avancer. tu questionnes ensuite bastian, ne voulant pas parler de toi trop longtemps. t'intéressant à sa vie dont tu ne connaissais encore que bien trop peu de choses finalement. deux soeurs. une plus grande et une plus jeune. nos rapports sont un peu.. tendus. tu le sais dans le fond que toi t'as eu la chance d'avoir un frère tel qu'ange. t'as eu la chance d'avoir une relation aussi fusionnelle et facile avec lui. ce n'était clairement pas donné à tout le monde. tout n'était pas toujours aussi rose dans toutes les familles de trois-rivières. ah oui ? c'est dommage ça.. enfin, je sais que ce n'est pas toujours évident les histoires de famille.. vous n'avez jamais vraiment été proches ? tu questionnes, peut-être trop. il t'arrêtera s'il n'a pas envie d'y répondre, tu penses.

t'aurais aimé que bonnie ou jill parlent de toi en ces termes, avec autant d'fierté dans l'regard. t'aurais aimé qu'elles t'aiment ne serait-ce que la moitié de ce que semble éprouver juliet pour son frère décédé. c'est beau, et en même temps, c'est si triste. malheureusement, la vie vous avait séparé trop souvent, à de trop nombreuses reprises. jill, bonnie et toi ne serez jamais aussi proches que juliet pouvait l'être avec ange. faut-il dire que la différence d'âge n'avait jamais joué en votre faveur. mais pas que.. le décès prématuré de votre père avait fini de vous éloigner, les uns des autres. tu n'en parlais jamais, tu n'en parles toujours pas. cette histoire est floue, quoi que bien claire à tes yeux. tu avais toujours voulu dire la vérité à jill mais bonnie avait refusé d'entendre raison. tu étais parti pour protéger ta petite soeur et t'éloigner de l'influence néfaste que pouvait avoir l'aînée. aujourd'hui, tu es revenu, et rien n'a changé. t'es pris entre deux feux. bonnie semble aller mieux mais jill est en roue libre. et tu n'crois pas être encore capable de la faire revenir sur ta route. (ah oui ? c'est dommage ça.. enfin, je sais que ce n'est pas toujours évident les histoires de famille.. vous n'avez jamais vraiment été proches ?) tu souris, sans la quitter des yeux. elle apprend à faire ta connaissance, tu ne vas pas te taire ni mentir. tu vas éluder ce que tu n'veux pas aborder mais tu vas aussi lui donner ce qu'elle attend. tu veux qu'elle te fasse confiance, bien sûr, tu veux continuer à travailler ici et surtout, tu veux que ça se passe bien. (on l'a été.. un moment. et puis, notre père est décédé et tout a changé.) tu te rappelles, fouilles un peu dans tes souvenirs. jill était si petite quand tout est arrivé. pourtant, tu l'as toujours protégée, couvée. elle était ton trésor. (bonnie a fait des mauvais choix et jill a grandi.. finalement, j'ai pris de mauvaises décisions aussi et au bout du compte, on s'est tous un peu éloignés par la force des choses.) tu évites la case prison, délire à brooklyn et mauvaises fréquentations.

tu ne peux clairement pas juger la situation de bastian alors que tu ne connais rien de sa famille. tu trouves toujours dommage cependant d'apprendre que des familles se déchirent de la sorte. ta famille compte beaucoup à tes yeux et tu donnerais tout pour pouvoir avoir ne serait-ce qu'une toute petite discussion avec ton frère. juste une dernière fois. mais tu sais bien que c'est impossible. t'as appris à accepter et à vivre avec. même si ce n'est pas tous les jours facile. mais forcément, tu trouves dommage de voir que c'est compliqué dans certaines familles, alors qu'ils sont au moins encore là. il faudrait se serrer les coudes, plutôt que de se faire la guerre. mais tu le sais, pas tout le monde a la même chance que toi. les histoires sont différentes, parfois compliquées. on l'a été.. un moment. et puis, notre père est décédé et tout a changé. bonnie a fait des mauvais choix et jill a grandi.. finalement, j'ai pris de mauvaises décisions aussi et au bout du compte, on s'est tous un peu éloignés par la force des choses. tu hoches la tête. un décès, c'était difficile à gérer. parfois ça rapproche, parfois ça éloigne. ça ne s'explique pas vraiment. oh, je vois.. ça n'a pas dû être très facile à gérer pour vous trois je pense.. mais si vous étiez proche à une époque, je ne doute pas que vous pourrez à nouveau l'être tôt ou tard ! il ne faudrait pas qu'ils gâchent tout ça en restant indéfiniment chacun de leurs côtés. ils ont sans doute encore pleins de belles choses à partager ensemble. bien sûr, tu ne sais pas tous les détails de cette famille. mais tu ne doutes pas qu'il est possible de pardonner.

tu peux pas t'enlever les propos qu'a tenus jill à l'enterrement, c'est vrai. ça fait mal, d'autant plus lorsqu'il s'agit d'ta famille, d'tes proches. tu l'aimes, ta petite soeur. tout ce que tu lui as caché, tout ce que tu lui as menti, ça a toujours été dans l'but de la préserver. t'aurais voulu lui l'dire, à l'époque. c'est bonnie qui avait refusé. jugeant la gamine trop jeune. résultat des courses, vous vous étiez tous éloignés les uns des autres. aujourd'hui, revenir en arrière te parait presque insurmontable. tu voudrais, mais t'en n'as pas l'courage ni la force. avec adri, le bébé et votre retour. tu t'dis qu'il existe des priorités plus importantes encore que la famille. votre mère n'est plus là pour vous réunir, désormais. et même si tu aimes profondément bonnie et jill, t'es plus d'taille à régler ces problèmes. (oh, je vois.. ça n'a pas dû être très facile à gérer pour vous trois je pense.. mais si vous étiez proche à une époque, je ne doute pas que vous pourrez à nouveau l'être tôt ou tard !) tu hoches la tête, légèrement. tu n'crois pas que ça puisse se résumer à ça, juste à ça. vous l'avez déjà été, vous pouvez le revenir. non, c'est plus compliqué. ici, on parle de l'essence même de vos relations. cette essence qui s'est dégradée et enflammée avec le temps. quand bonnie a commencé à mentir et que, par la force des choses, t'as été contraint de faire pareil, tu t'souviens avoir eu l'sentiment d'te perdre et d'briser quelque chose. votre famille s'est cassée la gueule, à cause d'une histoire vieille comme le monde. aujourd'hui, vous êtes chacun sur une face opposée d'la terre, à des kilomètres de distances. (j'crois qu'il y a eu trop de silence, tu sais. j'pense qu'il existe un point d'rupture, dans toutes les relations. et j'crois qu'on l'a atteint.) tu es pessimiste, c'est vrai, mais réaliste. tu t'fais plus d'idées, plus d'illusions. jill a donné l'ton, à l'enterrement. et ça t'crève, c'est vrai.

tu comprenais que les relations dans la famille de bastian n'était pas au beau fixe en ce moment. c'était souvent compliqué de rattraper tout ça dans une famille. de revenir à la bonne entente qu'ils ont apparemment pu connaître à une époque. mais tu ne doutais pas un seul instant que beaucoup de choses sont pardonnables dans une famille pour être à nouveau unis. bien sûr, tu ne connais pas la moitié de ce qu'il se passe dans cette famille et tu ne fais que donner ton avis, selon ce que tu penses. après bien sûr, c'était différent dans toutes les familles et tout dépendait aussi de la volonté de chacun. tu ne connais pas assez bastian et le reste de sa famille pour savoir si les choses pourraient vraiment repartir sur le droit chemin. tu l'espères pour lui, bien sûr. j'crois qu'il y a eu trop de silence, tu sais. j'pense qu'il existe un point d'rupture, dans toutes les relations. et j'crois qu'on l'a atteint. tu hausses un peu les épaules en continuant à le regarder. peut-être bien, je ne peux pas juger.. c'est ta famille et je ne connais pas vos histoires.. mais c'est sûr que s'il y a trop de silence, ça peut se compliquer. tu lances avant de rajouter, mais à mon avis, ces silences devront éclater un jour ou l'autre.. à vous de savoir si vous avez envie de croire encore à une famille ou non. c'était aussi souvewnt ça le problème. si tout le monde baissait les bras, il était évident que la famille n'allait plus pouvoir fonctionner comme d'habitude. et qu'elle allait rester à ce point de rupture que bastian mentionnait. tout ce que je peux te dire, c'est que si tu aimes réellement tes soeurs, alors essaye de les récupérer avant qu'il ne soit définitivement trop tard. tu donnerais tout pour pouvoir reparler avec ton frère, au moins une toute dernière fois.

plus de retour en arrière possible, plus de comme avant (mathieu edward). la famille s'est dissoute, un peu par ta faute. t'es parti, sans d'mander ton reste. t'as pas voulu t'expliquer et tu n'tiens toujours pas à t'expliquer. bonnie t'a déçu. quant à jillian, c'est toi qui a fini par la décevoir. tu ne la blâmes pas, son comportement est compréhensif. t'espères simplement qu'avec le temps, elle finira par accepter ton retour et à faire un pas vers toi. elle te manque, c'est une certitude. elles te manquaient toutes les deux, même si bonnie avait forcément biaisé légèrement l'opinion que tu te faisais d'elle, t'avais le sentiment qu'elle avait changé. pas fondamentalement mais quand même. alors oui, à coeur ouvert (pierrick lilliu), tu t'confesses à juliet. t'as pas envie d'lui cacher quoi que ce soit. t'espères que votre collaboration se passera bien et qu'elle débouchera sur une entente cordiale, voir plus. tu l'apprécies déjà beaucoup. (peut-être bien, je ne peux pas juger.. c'est ta famille et je ne connais pas vos histoires.. mais c'est sûr que s'il y a trop de silence, ça peut se compliquer.) c'est déjà compliqué, au fond. est-ce que ça vaux encore la peine de parler ? de se disputer ? tu n'sais pas. (mais à mon avis, ces silences devront éclater un jour ou l'autre.. à vous de savoir si vous avez envie de croire encore à une famille ou non.) de ton côté, la réponse est sans nul doute "oui". t'as envie d'cette famille, d'ces retrouvailles. mais t'es maladroit, tu sais même pas comment t'y prendre. il y a un gouffre aujourd'hui entre vous trois. (tout ce que je peux te dire, c'est que si tu aimes réellement tes soeurs, alors essaye de les récupérer avant qu'il ne soit définitivement trop tard.) et tu sais très bien pourquoi elle te dit ça. tu souris, maladroitement. tu voudrais t'dresser d'vant tes soeurs et leur dire viens on s'aime (slimane), mais ça n'fonctionne pas comme ça. tu l'sais. tu glisses ta main sur la sienne (j'comprends. et t'as sans doute raison. j'les aimes trop pour les abandonner. j'suis pas revenu ici pour qu'on continue à se disputer. j'ai des choses à m'faire pardonner et j'ferai mon possible pour y parvenir.) c'est une résolution, la tienne. et t'es fier, presque, de la prendre. t'y crois, malgré tout. tu t'dis que c'est encore possible, que rien n'est impossible si tu t'en donnes seulement les moyens. (c'est agréable de discuter avec toi, merci, vraiment.) tu lui dis en souriant, pressant un peu plus ta main sur la sienne. (j'suis sûr que ton frère aurait fait d'son mieux pour te revoir une dernière fois s'il avait su, avant, ce qui lui arriverait. j'suis sûr qu'il est fier, quoi qu'il en soit, de tout ce que tu fais pour honorer sa mémoire, ici.) et t'es sincère.

tu ne veux pas non plus trop le juger dans tout ça. tu sais bien que les histoires de famille peuvent vite devenir compliquées et tu ne veux surtout pas donner l'impression que tu t'y connais mieux que lui.. tu sais que personne ne peut prétendre bien s'y connaître dans ce domaine de toute façon. chaque situation possède sa particularité et il faut faire avec. mais aujourd'hui, tu veux apporter ton avis sur la question. lui faire part de tes idées, de tes sentiments sur tout ça. toi, tu ne vois que le fait qu'il possède encore deux soeurs et à tes yeux il s'agit d'une véritable chance. tu donnerais tellement pour pouvoir revoir ange, juste un instant. alors tu essayes de lui faire comprendre tout ça, sans pour autant vouloir jeter de l'huile sur le feu non plus. tu sais bien qu'il peut faire le choix qu'il veut ensuite. tu ne vas pas le juger pour ça. et puis, comme tu viens de le lui dire, tu ne connais pas du tout les histoires de la famille. tu apportais donc ton grain de sel sans pour autant posséder toutes les cartes en main. mais s'il désirait un jour pouvoir vider son sac, tu comptais bien te présenter comme une oreille attentive pour lui. j'comprends. et t'as sans doute raison. j'les aimes trop pour les abandonner. j'suis pas revenu ici pour qu'on continue à se disputer. j'ai des choses à m'faire pardonner et j'ferai mon possible pour y parvenir. tu hoches la tête et tu affiches un sourire en coin. ravie vraiment d'entendre cela. ravie de voir qu'il semble prêt à se battre pour sa famille. toi tu trouves ça beau et tu espères du fond du coeur qu'il parviendra à retrouver ses soeurs, comme avant. ça me plaît d'entendre ça ! j'espère vraiment que tu pourras te faire pardonner et que tu trouveras aussi la force de les pardonner. parce que tu imagines bien que tout cela va dans les deux sens. qu'elles possèdent aussi des choses sur lesquelles elles doivent se faire pardonner. c'est agréable de discuter avec toi, merci, vraiment. j'suis sûr que ton frère aurait fait d'son mieux pour te revoir une dernière fois s'il avait su, avant, ce qui lui arriverait. j'suis sûr qu'il est fier, quoi qu'il en soit, de tout ce que tu fais pour honorer sa mémoire, ici. tu souris, largement. touchée par les propos de bastian. touchée par la sincérité dont il fait preuve, également. ça te fait vraiment du bien d'entendre tout ça. merci, bastian. je trouve aussi agréable de discuter avec toi. tu lances avec un clin d'oeil avant de rajouter, quant à mon frère, je ne doute pas un seul instant de tout ce que tu dis, oui.. en tout cas, j'espère vraiment le rendre fier. je sais que s'il pouvait débarquer ici, il ne manquerait pas de me faire remarquer que je devais ouvrir ce bar bien plus tôt. tu ne sais même plus depuis combien de temps ange te répétait de le faire. de bien trop longues années sans le moindre doute en tout cas. aujourd'hui, tu te sentais vraiment ravie par tout ça. ravie de suivre, enfin, les conseils de ton frère. et un peu déçue qu'il ne puisse voir le résultat.

ça peut paraître stupide, mais t'as l'sentiment qu'avec juliet, ça se passera bien mieux qu'avec tous tes anciens employeurs. c'est peut-être trois-rivières qui veut ça, cette proximité entre ses habitants et son côté village qui pousse ses citoyens à être plus gentils que dans une ville aussi grande et dynamique que new york. qu'importe les raisons qui la pousse à se montrer aussi à l'écoute et de bons conseils, mais parler de toi ne t'effraie pas. t'as pas l'sentiment qu'elle pourrait, plus tard, s'en servir pour te faire du chantage ou pour t'atteindre. juliet a l'air douce, gentille, sensiblement proche et loyale à ses employés. tu te dis que c'est une aubaine, plus qu'autre chose, que d'avoir trouvé cette place. (ça me plaît d'entendre ça ! j'espère vraiment que tu pourras te faire pardonner et que tu trouveras aussi la force de les pardonner.) elle met en exergue quelque chose à quoi tu n'avais jamais pensé. les pardonner. au fond, t'avais toujours cru être le seul fautif dans cette histoire, la seule personne à blâmer pour toutes ces années de silence. mais t'étais pas parti pour rien, il y avait eu une raison. bonnie t'avait en quelque sorte poussé dehors même si elle ne l'admettrait sans doute jamais. c'était à ça que tu pensais, brusquement. (je.. je pense que je leur ai déjà tout pardonné.) tu dis, simplement. parce que tu n'serais pas revenu sinon. tu n'aurais pas tenté l'diable pour les revoir si tu n'avais pas définitivement passé à autre chose. (merci, bastian. je trouve aussi agréable de discuter avec toi. quant à mon frère, je ne doute pas un seul instant de tout ce que tu dis, oui.. en tout cas, j'espère vraiment le rendre fier. je sais que s'il pouvait débarquer ici, il ne manquerait pas de me faire remarquer que je devais ouvrir ce bar bien plus tôt.) tu souris, alors, doucement. tu te lèves, tangues un peu sur tes jambes. tu regardes tout autour de vous. (j'suis persuadé qu'il te féliciterait.) tu ajoutes avant de planter à nouveau tes yeux dans les siens. (et.. et pourquoi tu as attendu, si ce n'est pas trop indiscret ?)tu lui demandes en souriant largement. tu voudrais pas paraître présomptueux mais l'histoire de cet endroit t'intéresse.

certaines histoires peuvent mettre beaucoup de temps à se régler. certaines ne se règleront même jamais. parce que parfois ce n'est pas possible. parfois les choses sont allées trop loin ou les personnes ne sont plus capables de pardonner. c'est toujours complexe, les relations. ça l'est souvent plus lorsqu'il s'agit d'histoires de famille. dans tous les cas, t'espérais que pour bastian, les choses s'arrangeront. tu espérais que lui et le reste de sa famille parviendront à trouver un moyen de régler toutes ces histoires. de passer par-dessus. d'oublier toute la rancoeur qu'ils semblent avoir les uns envers les autres. je.. je pense que je leur ai déjà tout pardonné. qu'il t'avoue et tu hoches doucement la tête. tu le regardes droit dans les yeux et tu souris. alors essaye peut-être de le dire.. ou de leur demander si elles t'ont pardonné. parce que finalement, peut-être que chacun a décidé d'avancer mais qu'ils ne prennent juste pas le temps de se le dire. et que chacun s'imagine que l'autre continue de leur en vouloir. le serpent qui se mord la queue, au final.. ce n'était pas comme ça qu'ils pourront avancer. c'était à ton tour de t'exprimer sur tes histoires de famille. pas toujours évidentes non plus. mais ça te faisait du bien d'en parler. ange te manque, terriblement. et tu rêverais de pouvoir lui parler, au moins une toute dernière fois. j'suis persuadé qu'il te féliciterait. et.. et pourquoi tu as attendu, si ce n'est pas trop indiscret ? bastian était curieux, t'appréciait ça. t'étais pareil, de toute façon. et puis, il te posait des questions que personne ne t'avait jamais posé. la peur, principalement. c'était beaucoup de responsabilités, la possibilité que ça ne fonctionne pas.. ça m'a beaucoup retenue. et quand mon frère est décédé, j'ai compris que la vie est courte et qu'il faut tenter sa chance pour ne rien regretter. et aujourd'hui tu sais que tu avais clairement bien fait de le faire.

le problème n'était pas d'leur pardonner.. mais d'te pardonner. parce que t'en es incapable, aujourd'hui. tu n'sais même pas si tu l'veux vraiment. t'pardonner d'avoir menti si longtemps à la plus jeune de tes soeurs et d'l'avoir vu s'perdre dans votre famille sans jamais savoir ce qu'il en était vraiment. t'pardonner d'avoir laissé la plus grande décider pour toi et s'perdre, elle aussi, dans les paradis artificiels pour ne pas avoir à assumer votre réalité. cette mort qui vous frappait d'plein fouet, cette vérité qui vous effrayait et qui vous avait poussé, à bien des égards, à r'fuser d'voir les choses en face. c'est pas à elles que tu dois pardonner, tu l'sais d'puis longtemps, mais à toi. (alors essaye peut-être de le dire.. ou de leur demander si elles t'ont pardonné.) parce qu'il est là, l'noeud du problème. elles ne te pardonnent pas, ou tout du moins, pas entièrement. tu sais que bonnie n't'en veut pas, tu sais qu'elle porte cette même culpabilité que toi et qu'elle s'en veut probablement d't'avoir vu disparaître par sa faute. tu sais qu'elle se ronge bien assez toute seule sans que tu n'aies besoin de lui rappeler pourquoi vous en êtes arrivés là. mais l'regard de jill, lors de ton retour, de vos retrouvailles. tu l'oublieras jamais, et tu l'sais. donc tu changes d'sujet, tu t'intéresses à elle pour ne plus avoir à y penser. tu préfères parler encore d'sa famille, d'son frère disparu et d'ce bar qu'elle a ouvert à sa mémoire pour ne pas avoir à supporter l'échec cuisant de ta famille qui s'déchire chaque jour un peu plus. (la peur, principalement. c'était beaucoup de responsabilités, la possibilité que ça ne fonctionne pas.. ça m'a beaucoup retenue. et quand mon frère est décédé, j'ai compris que la vie est courte et qu'il faut tenter sa chance pour ne rien regretter.) tu souris, r'gardes autour de vous. (t'as bien fait.) tu lui dis, sans même chercher à mentir. (cet endroit est génial et j'suis persuadé que j'suis pas l'seul à l'penser.) tu ajoutes avant de plonger tes yeux dans les siens, à nouveau. (la vie est trop courte, t'as raison. on a tendance à l'oublier, on a tendance à s'croire invincibles. c'est peut-être pour ça qu'on en vient toujours à s'déchirer et à s'oublier.) tu souffles en roulant des yeux.. les problèmes, encore et toujours.

chaque famille était bien différente. chaque famille avait son lot d'histoires, son lot de problèmes. tu ne pouvais pas vraiment juger la situation de bastian avec ses soeurs. une situation pour le moins compliquée. tu ne pouvais qu'apporter quelques conseils, selon ta manière de voir les choses. sans pour autant supposer que tu avais la science infuse. tu le sais bien, chaque situation est différente, chaque personne l'est aussi. de ton côté, tu n'avais jamais vraiment rencontré de problèmes dans l'entente entre ton frère et toi. vous étiez même sacrément proches tous les deux à l'époque. alors tu ne pouvais imaginer ce que c'était que de se retrouver à se déchirer de la sorte. toi, t'avais dû accepter que ton frère n'était plus de ce monde. c'était encore une autre histoire. dans tous les cas, tu restais persuadée que bastian devrait essayer de communiquer avec ses soeurs. ça devrait l'aider. mais il change rapidement de sujet. préférant se concentrer sur ton bar, sur ange, sur les raisons qui font que le rendez-vous existe aujourd'hui et pourquoi tu ne l'avais pas fait plus tôt. t'as bien fait. cet endroit est génial et j'suis persuadé que j'suis pas l'seul à l'penser. tu affiches un sourire en coin. t'espères que bastian a raison. tu avais tout fait en tout cas pour en faire un bel endroit. merci. tu souffles doucement avant que celui-ci ne rajoute, la vie est trop courte, t'as raison. on a tendance à l'oublier, on a tendance à s'croire invincibles. c'est peut-être pour ça qu'on en vient toujours à s'déchirer et à s'oublier. tu hoches doucement la tête. c'est peut-être pour ça oui.. mais après ça fait aussi partie de la vie, ma fois.. mais parfois, il faudrait se rappeler que tout le monde n'est pas éternel. tu crois que ça pousserait chaque personne à réagir différemment en tout cas.

t'as l'sentiment que vous êtes plus proches l'un de l'autre que tu pourrais l'être avec une personne lambda. comme si vos vies, loin d'être similaires, vous rassemblaient néanmoins à bien des aspects. vous avez tous les deux perdu quelque chose d'essentiel, finalement. le bonheur, celui qui s'accompagne des gens qu'on aime et à qui on tient.
elle a perdu son frère.
t'as perdu tes soeurs.
et tu sais qu'il te faudra du courage pour affronter tes erreurs et trouver le pardon de ces dernières. t'as cette change, contrairement à juliet. et quelque part, tu voudrais t'en montrer digne. à la voir se démener pour rendre hommage à son frère, tu te dis que toi, pour le coup, t'as encore l'occasion de te racheter une conduite auprès de tes soeurs. (merci.) tu souris, sincèrement. t'as d'l'attachement pour elle, même si c'est ta patronne et même si tu la connais si peu. t'as l'sentiment pourtant que vous pourrez vous entendre sur beaucoup de points à l'avenir. (c'est peut-être pour ça oui.. mais après ça fait aussi partie de la vie, ma fois.. mais parfois, il faudrait se rappeler que tout le monde n'est pas éternel.) tu souris en coin, tu te relèves sur tes jambes. (et si on buvait un verre ?) tu t'autorises une liberté, c'est vrai. mais t'as l'sentiment que l'aspect morose de votre discussion va forcément plomber un peu votre moral avant le début du service. (histoire de rendre hommage à ton frère comme il se doit et de nous échauffer un peu pour la soirée à venir ?) tu lui lances goguenard. t'as envie d'passer du bon temps brusquement, avec elle. (tu sais.. j'le dis pas souvent mais j'crois que j't'apprécie déjà beaucoup juliet. et j'sais que t'es ma boss et j'te respecte pour tout ça, mais vraiment, j't'apprécie. et si t'as besoin de quoi que ce soit, je veux être là pour toi.) tu lui dis, avec une sincérité presque touchante.

la discussion que tu entretenais actuellement avec bastian te plaisait. ça te faisait du bien de pouvoir discuter de tes petites histoires et écouter les siennes. de pouvoir également essayer de lui apporter quelques conseils. tu ne pouvais prétendre être très douée à ce sujet non plus, mais tu tentais quand même d'apporter ton point de vue sur tout ça. bastian était quelqu'un de très sympathique et avec qui tu avais le sentiment de pouvoir te confier très facilement. tu savais que dès le jour de son entretien, un certain feeling s'était passé entre vous deux. mais tu ne pensais pas pourtant t'entendre si bien avec lui aujourd'hui. vos discussions n'étaient cependant pas des plus joyeuses et lorsqu'il te lance, et si on buvait un verre ? tu ne peux que hocher la tête pour affirmer tout ça. ça ne pourrait pas vous faire de mal de boire un petit verre tous les deux. histoire de partir sur une note un peu plus positive. histoire de rendre hommage à ton frère comme il se doit et de nous échauffer un peu pour la soirée à venir ? tu laisses échapper un petit rire. oui je pense que ce n'est pas une mauvaise idée. je veux bien quelque chose de fort. tu lances avec un nouveau rire. autant se faire plaisir avant de commencer le travail. tu sais.. j'le dis pas souvent mais j'crois que j't'apprécie déjà beaucoup juliet. et j'sais que t'es ma boss et j'te respecte pour tout ça, mais vraiment, j't'apprécie. et si t'as besoin de quoi que ce soit, je veux être là pour toi. les mots de bastian te touchaient réellement. ça te faisait plaisir de l'entendre te dire tout ça. tu affiches un sourire en coin et tu lances, merci, bastian. je t'apprécie beaucoup aussi, je suis ta cheffe mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas être amis aussi ! et vraiment, si tu as besoin aussi de quelque chose, n'hésites surtout pas. c'était pour toi le début d'une très belle amitié.

parce que c'est bien beau de parler de vous et de vos histoires respectives et que, forcément, ça a du bon de pouvoir t'ouvrir un peu sans craindre d'être jugé mais t'as envie d'autre chose, brusquement. t'as envie de chasser toutes ces pensées un peu sombre pour lancer la soirée. tu n'veux pas qu'elle soit morose, juliet. pas juste avant l'ouverture. et puis, son projet est beau, tu y crois profondément. t'es persuadé qu'elle connaîtra le succès mérité, cette petite affaire. et t'es ravi de pouvoir y participer. tu lui proposes donc un verre, elle rigole un peu et te répond : (oui je pense que ce n'est pas une mauvaise idée. je veux bien quelque chose de fort.) tu passes derrière le bar en souriant. tu y attrapes deux verre, tu prends un alcool assez fort et puis, tu vous en serres chacun un peu. tu lui tends le sien sur le bar, tu attrapes le tien et tu le lèves en lui faisant part de ce que tu ressens. elle rougit un peu, elle te dit (merci, bastian. je t'apprécie beaucoup aussi, je suis ta cheffe mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas être amis aussi ! et vraiment, si tu as besoin aussi de quelque chose, n'hésites surtout pas.) et ça te fait sourire un peu plus. tu ajoutes donc (à notre nouvelle amitié dans ce cas.) et tu fais tinter ton verre contre le sien avant d'en boire une première gorgée. tu grimaces une première fois, ça brûle au fond de ta gorge. et puis, tu lui lances (pour parler de choses positives, tu as quelqu'un dans ta vie ?) sans savoir que tu mettrais le doigt sur quelque chose de particulier, là aussi.

bastian était décidé à vous changer un peu les idées. il fallait que vous preniez un verre avant que le bar n'ouvre. histoire de vous remettre d'aplomb pour la soirée. histoire d'éviter que vous ne soyez totalement déprimé dès l'arrivée des clients suite à ces discussions pour le moins profondes sur vos vies respectives. tu ne refusais clairement pas le verre, réclamant même quelque chose de plutôt fort, histoire que cela soit réellement efficace. tu le regardes passer derrière le bar et vous servir deux verres. il n'attend pas pour te tendre le tien et vous souriez tous les deux. c'était le début d'une belle amitié qui commençait, tu n'en doutais pas. vous échangiez en tout cas quelques mots dans ce sens-là et d'une certainement manière ça te faisait plaisir de pouvoir compter sur une personne de plus dans cette ville. à notre nouvelle amitié dans ce cas. tu hoches la tête et tu fais tinter ton verre contre le sien pour approuver ses dire. tu prends une première gorgée de ton verre et tu grimaces légèrement alors que le liquide te brûle un peu la gorge. mais ça te fait du bien, vraiment. c'est bastian qui relance ensuite la conversation. pour parler de choses positives, tu as quelqu'un dans ta vie ? t'as un petit sourire en coin qui s'étire sur tes lèvres alors que tu penses immédiatement à sin, bien sûr. bien que rien ne soit totalement officiel entre vous deux pour le moment. oui, enfin.. ce n'est pas officiel, mais je vois quelqu'un. je ne sais pas vraiment ce que ça va donner. tu souffles doucement avant de dire, et toi ? curieuse de savoir si de son côté une personne fait chavirer son coeur. les histoires d'amour sont aussi parfois bien compliquées. tu te demandes si vous ne repartez pas sur une discussion difficile. de ton côté, tu sais en tout cas que les choses sont particulières avec sin.

les choses changent, finalement. pour tout le monde. le temps passe et les époques se suivent, les Hommes évoluent et, parfois, c'est un mal pour un bien. tu regrettes rien de ton passé, ni de ton parcours. tu es déçu de ne pas t'entendre aussi bien avec ta soeur qu'il fut un temps mais depuis la mort de votre père, tout est différent. comme si quelque chose s'était brisé. et puis, tu n'supportais plus l'idée d'être impuissant alors que Bonnie, elle, semblait s'arracher les ailes. Juliet est une femme remarquable, tu le sens à sa manière de parler et de te regarder. t'as l'sentiment que vous avez beaucoup à partager, beaucoup à échanger. comme si vous pouviez avoir plus de points communs que tu n'oserais l'imaginer. travailler ici est une aubaine, et tu comptes bien en profiter. voilà pourquoi tu trinques et pourquoi, subitement, tu changes de sujet.
- oui, enfin.. ce n'est pas officiel, mais je vois quelqu'un. je ne sais pas vraiment ce que ça va donner. son sourire s'est élargi, ça te laisse penser que c'est plutôt sérieux de son côté. les hommes, tu soupires en roulant presque des yeux. tous les mêmes lorsqu'il s'agit de s'engager, mais tu gardes tes pensées pour toi.
- à partir du moment où tu vois quelqu'un, c'est que c'est presque officiel, non ? t'avais jamais compris à quel moment une relation s'officialisait. peut-être parce que t'en avais pas connu beaucoup, au fond. t'avais été fidèle à tes anciens amours, t'avais regretté amèrement la manière dont les choses s'étaient déroulées et puis, t'avais passé à autre chose. t'étais pas du genre à te lamenter, plus maintenant.
- et toi ? elle rebondit, curieuse.
- personne, pour l'instant. tu dis en plaisantant. mimant des guillemets justes avant tes propos. en réalité, ça se dispute dans ton myocarde depuis que tu as retrouvé Lydia. les souvenirs jaillissent d'un peu partout et à foison, tu te perds dans ce que tu ressens. d'autant que ta route a également croisé celle de Jane.. disons qu'à ma grande surprise, j'ai retrouvé ici mes deux grands amours. tu plaisantes un peu, taquin. tu rigoles parce que tu sais pas comment réagir autrement. tu bois une gorgée en soufflant. je me laisse le temps. j'ai pas envie de me précipiter. bien sûr que oui, t'en crèves d'envie.

l'amour. forcément c'était le sujet qui finissait toujours par revenir sur le tapis. un sujet qui concerne tout le monde d'une façon ou d'une autre, qu'on le veuille ou non. t'as jamais vraiment cru en tout ça, toi. tu pensais que tu ne trouverais jamais chaussure à ton pied que tu aurais toujours envie de découvrir d'autres choses et que tu ne pourrais donc t'attacher à une seule et unique personne. depuis que tu as rencontré sin, tu n'es plus autant convaincue par tout ça. tu vois les choses différemment et tu te dis que finalement tu pourrais finir par t'attacher à quelqu'un, réellement. mais c'est encore frais avec sin. rien de bien sérieux pour l'heure. en tout cas, vous n'aviez pas vraiment mis de mots sur ce que vous étiez entrain de vivre. tu ne savais pas s'il fallait vraiment en mettre. t'avais l'impression que ça ne ferait que te rajouter une pression supplémentaire et ce n'était vraiment pas le but. à partir du moment où tu vois quelqu'un, c'est que c'est presque officiel, non ? tu hausses un peu les épaules avec toujours ce même sourire sur les lèvres. j'imagine oui. c'est juste qu'on n'a pas vraiment mis les choses au clair tous les deux. tu expliques sans pour autant penser qu'un éclaircissement soit forcément nécessaire. toi en tout cas, tu peux continuer comme ça. au moins vous ne vous prenez pas trop la tête et vous avancez tranquillement, à votre rythme. il faut dire que t'as jamais été du genre à voir un homme aussi longtemps alors ça te fait drôle. tu le questionnes à ton tour, cherchant à savoir ce qu'il en est de son côté. personne, pour l'instant. disons qu'à ma grande surprise, j'ai retrouvé ici mes deux grands amours. je me laisse le temps. j'ai pas envie de me précipiter. tu affiches un petit sourire en coin quand tu lui réponds, t'as raison de ne pas te précipiter. j'imagine que le choix ne sera de toute façon pas évident s'il s'agit de tes deux grands amours. après peut-être qu'il n'aura aussi jamais de choix à faire, après tout cela ne dépendait pas que de lui.

parler d'amour rend toujours la conversation plus légère et plus simple. même si c'est toujours un peu compliqué de se livrer. néanmoins, avec Juliet, ça te paraît bien plus évident que ça n'devrait. comme si vous vous connaissiez déjà depuis longtemps. t'as confiance en elle. même si ça peut paraître dingue. elle t'inspire confiance et t'as envie de croire qu'il existe encore des gens biens ici-bas. t'as l'sentiment que la vie, d'ailleurs, t'as mis sur son chemin pour de bonnes raisons. travailler ici te fera le plus grand bien, tu l'sais déjà. ça va te permettre de te poser, de trouver un rythme et d'avoir des responsabilités. c'est loin de ton job sur les plages de Cuba mais c'est mieux que rien, n'est-ce pas ?
- j'imagine oui. c'est juste qu'on n'a pas vraiment mis les choses au clair tous les deux. tu rigoles un peu. mettre les choses au clair dans l'esprit des femmes, c'est une étape importante lorsqu'il s'agit de relation. c'est une manière comme une autre d'officialiser. pour les garçons, c'est différent. à partir du moment où les choses s'engagent toutes seules, il n'y a pas besoin d'y mettre des termes. tu souris.
- je suis persuadé que ça va se faire. tu lui réponds comme pour la réconforter. après tout, l'homme est instinctif, en règle générale. il fonctionne comme ça. il ne réfléchit pas. il devrait, parfois. ça lui éviterait de faire souffrir les femmes.
- t'as raison de ne pas te précipiter. j'imagine que le choix ne sera de toute façon pas évident s'il s'agit de tes deux grands amours. là aussi, tu rigoles un peu. c'est pas vraiment de moi que tout dépend, tu penses. parce qu'au fond, t'es même pas sûr d'vouloir être en couple aujourd'hui. t'es pas prêt à te poser, t'es même pas prêt à t'installer. tu sais pas trop de quoi demain sera fait. t'es sur un siège éjectable. après l'enterrement d'ta mère, tu t'es pourtant promis de rester ici.. pour Bonnie. mais t'as pas revu ta soeur depuis..
- si l'amour était simple, tout le monde serait en couple. tu lui dis en haussant les épaules. de toute manière, j'crois pas être encore prêt à me caser. non pas que t'aimes papillonner. t'as juste pas l'myocarde assez attaché pour tenter l'expérience.