profitant de l'absence de mandy ce soir, tu avais proposé à bonnie de venir dîner à la maison. devenant à ton tour marraine d'une ancienne narcotique, une jeune fille dans laquelle tu te voyais beaucoup et que tu voulais aider plus que tout, tu voulais quelques conseils de la part de ta propre marraine. elle, qui avait été la main tendue de ta sobriété et de ta nouvelle vie, tu voulais être à son image. comprenant la grande responsabilité qu'impliquait ta nouvelle position, il était hors de question de foirer. et il n'y avait personne qui croyait plus en toi que bonnie.

bonnie et ses yeux bienveillants. des yeux bruns d'une douceur qui te surprenaient à chaque fois, compte tenu de la vie difficile qu'elle avait mené. tu n'étais pas au courant de tout, bien entendu, mais le peu d'informations qu'elle t'avait dévoilé te prouvaient qu'elle était remarquable. des fois, tu aurais désiré qu'elle puisse se voir comme toi, tu la voyais. "mmh mmh." observant le miroir, tu ajoutais une touche finale à ton apparence : un rouge à lèvre légèrement rose qui mettait en valeur ton visage de poupée. si tu étais toujours jolie, tu avais l'impression de l'être un peu plus ce soir. laissant échapper un écho de tes lèvres quand elles s'entrechoquèrent pour étaler le maquillage, tu rejoignis la cuisine, préparant le repas -que tu avais commandé, n'ayant aucun talent en cuisine- et sortant deux verres des placards. le temps se faisait long. elle n'était pas en retard pourtant, mais ton myocarde palpitait déjà d'impatience de la voir.

l'invitation de reina était plutôt bien tombée tu devais le reconnaître. tu te réjouissais de retrouver la demoiselle pour la soirée pour plusieurs raisons. premièrement parce que tu avais l'impression de ne pas l'avoir revue depuis un petit moment et que tu te réjouissais de voir comment elle allait. deuxièmement parce qu'elle avait visiblement besoin de tes conseils et que c'était toujours un plaisir pour toi de pouvoir venir en aide à quelqu'un pour quoi que ce soit. et troisièmement parce qu'en ce moment ce n'était pas vraiment la joie de ton côté. après la mort de ta maman, les soucis se sont enchaînés. tout d'abord dans ta famille, parce que les choses sont toujours compliquées entre bastian, jillian et toi. ensuite avec nicola, ta petite amie. tu ne savais plus vraiment où toute cette histoire allait te mener. mais tu avais très clairement le sentiment que les choses n'allaient pas bien en ce moment. vous n'aviez plus vraiment le temps de vous voir, tu avais l'impression. et quand tu la voyais, tu sentais que les choses n'étaient plus vraiment pareilles. sans que tu ne saches vraiment pourquoi. est-ce qu'à force de ne pas la voir tu avais fini par t'éloigner d'elle ? tu ne savais pas vraiment. dans tous les cas, une soirée en compagnie de reina allait très certainement te permettre de te changer les idées suite à tout cela. tu arrivais chez la demoiselle à l'heure précise de votre rendez-vous. tu frappais rapidement à sa porte et tu patientais quelques instants jusqu'à ce que tu découvres finalement son visage derrière la porte et qu'un large sourire s'étire sur tes lèvres. salut reina, tu es.. magnifique. tu commentes en remarquant son joli rouge à lèvres et son air radieux. vraiment, elle resplendissait. de ton côté, tu n'avais fait qu'un effort minime. tu avais enfilé un chemisier avec un jean, tu t'étais maquillée de manière plutôt sobre également.

et quand tu entends le bruit de la sonnette, ton coeur s'emballe. elle est là. un peu anxieuse face à la situation. après tout, vous ne étiez jamais vues l'une chez l'autre. c'était toujours des endroits plus neutres, plus publics, plus communs. il y a un certaine intimité à inviter quelqu'un chez soi -enfin, pour toi- et c'est exactement ainsi que tu le voyais en invitant bonnie. un moyen qu'elle s'immisce un peu plus dans ton quotidien, dans ta vie. elle avait immédiatement répondu par la positive, ce qui t'avais un peu étonnée. tu n'en n'étais que plus heureuse. ouvrant la porte d'entrée qui vous séparez, tu accueillais ton invitée avec un sourire radieux. "bonnie !" tu marquais une pause face à son compliment. magnifique. elle avait dit que tu étais magnifique. tu te sentais soudainement aussi légère qu'un nuage. tu le savais que tu repenserais à cette phrase bien trop souvent désormais. "oh, merci." lâchant un petit rire nerveux, tu l'observais un long moment, voulant lui dire en retour que tu ne l'as jamais trouvé aussi belle. mais rien ne sortait. "oh pardon, viens, rentre." t'écartant de la porte, tu gloussais de gêne de l'avoir fait attendre sur le pallier en l'observant comme la huitième merveille du monde. pointant du doigt le porte manteau, tu refermais la porte derrière elle. ça y est, elle était bien là. chez toi. dans une partie de ton intimité que tu étais prête à lui faire découvrir. le loft était grand, fraîchement aménagé, décoré par tes soins. tu avais donné un peu d'âme à l'appartement de mandy, y plaçant des plantes un peu partout -quelle idée pour quelqu'un qui n'a pas la main verte- et surtout des photos souvenirs. pas trop. parce qu'il y a énormément de souvenirs à ne pas déterrer. tu avais privilégier les photos de vous deux, et celles de toi de ta période de mannequinat. les photos avec rose et en fratrie étaient réservée à ta chambre, à l'étage. loin des yeux de mandy, plus près des tiens. "ça te plait ? j'ai tenté d'un peu décoré, mon frère venait à peine d'emménager quand je suis arrivée." toujours dans l'attente de l'approbation de bonnie. elle, que tu estimais plus que quiconque. "je suis contente que tu sois là." tu glissais, innocemment ou presque, en passant par la cuisine -ouverte sur le salon-, pour prendre les deux verres sortis et une bouteille de jus de fruits. à cause de ton addiction à la drogue, tu évitais de trop boire. sachant qu'une addiction pouvait rapidement en créer une autre. déposant le tout sur la table basse du canapé, tu invitais bonnie à s'asseoir, faire comme chez elle. être naturelle. être elle. t'étais heureuse, soudainement.

t'étais ravie de pouvoir voir reina dans une autre situation que lors de vos réunions des narcotiques anonymes. tu devais avouer que tu appréciais bien la demoiselle et que tu étais ravie de voir tout le chemin qu'elle avait parcouru. tu espérais que les choses continuent sur cette voie-là, c'était tout ce qu'elle méritait. de pouvoir à nouveau gouter au bonheur. tu savais que ça n'allait pas être tous les jours faciles. même si cela fait maintenant plus de six ans que tu n'as pas retouché à la moindre drogue de ton côté, tu sais pertinemment que cela reste un combat perpétuel pour toi. tu ne peux pas prendre le risque d'y regoûter, rien qu'une fois. tu sais que ce serait ensuite la descente aux enfers. ça ne sera pas facile pour reina non plus, mais tu feras de ton mieux pour te montrer présente pour la demoiselle. c'est ton rôle après tout. bonnie ! elle lance et tu souris doucement en posant ton regard sur le sien. tu ne manques pas de la complimenté, tu la trouves vraiment de plus en plus radieuse à mesure que le temps passe. oh, merci. tu vois qu'elle est un peu gênée face à ton compliment, mais tu ne dis rien. oh pardon, viens, rentre. tu pénètres dans son appartement et tu prends le temps d'observer ce qui t'entoure. le loft est superbe, vraiment. décoré avec goût, c'est évident. ça te faisait plaisir de découvrir son lieu de vie. ce moment passé avec reina te fera le plus grand bien. depuis ta séparation avec nicola, tu ne peux pas dire que tu sois au meilleur de ta forme. ça te plait ? j'ai tenté d'un peu décoré, mon frère venait à peine d'emménager quand je suis arrivée. tu hoches rapidement la tête avec un large sourire sur tes lèvres. oui, c'est vraiment joli. tu as de très bon goûts pour décorer. tu affirmes sans la moindre hésitation avant qu'elle ne te dise de son côté, je suis contente que tu sois là. tu prends place sur le canapé et tu réponds, moi aussi, ça me fait du bien de te voir. ce n'est pas la grande forme ces jours. tu expliques rapidement. de toute façon, il fallait bien que le sujet finisse par venir sur le tapis. autant parler tout de suite de ta séparation avec nicola.